Vivons-nous dans un programme informatique ? une nouvelle théorie explique pourquoi la gravité pourrait en être la preuve
Auteur: Simon Kabbaj
Depuis toujours, la gravité est vue comme l’un des piliers de la physique, une force invisible qui relie les planètes, les étoiles et façonne l’univers. Mais une nouvelle théorie provocatrice avance une idée étonnante : la gravité ne serait pas une vraie force, mais un simple effet secondaire d’un univers qui gère ses données comme un ordinateur. Explications.
La gravité : force naturelle ou illusion numérique ?

La théorie, présentée par le physicien Melvin Vopson, remet en question une évidence : et si la gravité n’était pas une force fondamentale, mais un simple résultat de l’optimisation des informations dans l’univers ? Selon lui, l’univers fonctionne comme un code informatique, où chaque événement vise à réduire la complexité des données.
La seconde loi de l’infodynamique : une règle d’efficacité

Pour défendre son idée, Melvin Vopson a créé une nouvelle règle, qu’il appelle la seconde loi de l’infodynamique. Cette loi dit une chose simple : dans un système fermé, le désordre des informations doit diminuer ou rester le même. En d’autres mots, l’univers essaye toujours de ranger ses données pour que ce soit plus simple à gérer.
C’est l’inverse de la célèbre loi de la thermodynamique, qui dit, elle, que le désordre dans le monde physique augmente toujours (comme une chambre qui se salit avec le temps). Mais selon Vopson, au niveau des informations, c’est le contraire : l’univers préfère organiser et simplifier les choses.
Un simple café pour comprendre l’histoire du désordre

Pour expliquer cette idée compliquée, imaginons une tasse de café bien chaude. Au début, les molécules du café bougent dans tous les sens, car elles ont beaucoup d’énergie. C’est ce qu’on appelle un grand désordre.
Mais quand le café refroidit, ces molécules se calment et bougent moins. Petit à petit, elles finissent toutes par se ressembler : elles ont la même énergie, le même comportement. C’est ce qu’on appelle l’équilibre thermique.
À ce moment-là, le désordre de l’énergie (l’entropie thermique) est à son maximum, car tout est bien réparti. Mais côté informations, c’est l’inverse : les molécules sont devenues presque identiques, donc l’information est beaucoup plus simple à décrire. Le désordre des informations, lui, a diminué.
La gravité : un moyen pour ranger les choses plus simplement

Dans l’univers, c’est un peu comme dans l’exemple du café. Quand les particules sont éparpillées partout, il faut beaucoup d’informations pour savoir où elles se trouvent et comment elles bougent.
Mais quand ces particules se rassemblent toutes ensemble grâce à la gravité, comme pour former des planètes ou des étoiles, cela devient plus facile à suivre. Il y a moins d’informations à gérer, car elles sont regroupées.
Selon la théorie de Vopson, la gravité n’est donc pas une vraie force qui attire les choses. Ce serait plutôt un outil naturel pour organiser et simplifier les données, un peu comme quand on range ses affaires pour y voir plus clair.
L’univers ressemble à une image faite de petits pixels

Pour mieux comprendre, imaginez que l’univers est comme une grande photo numérique, composée de milliers de petits carrés appelés pixels. Ou comme un jeu vidéo en carrés, où chaque case représente un petit morceau de l’espace.
Dans chaque case, il y a des informations de base : par exemple, s’il y a une particule à cet endroit, ou non. Plus il y a d’objets différents dans ces cases, plus le nombre d’informations à gérer devient grand et compliqué.
Mais si ces objets se rapprochent et fusionnent pour ne former qu’un seul gros objet, c’est plus simple à gérer : le système a moins d’informations à stocker et à traiter. C’est ce que ferait naturellement l’univers pour se simplifier la vie.
Une simple gestion de données qui imite la gravité

Avec ses calculs, Melvin Vopson a montré que sa théorie donne exactement le même résultat que la loi de Newton sur la gravité. Autrement dit, la “force” créée par la gestion des informations dans l’univers serait identique à la gravité qu’on connaît.
Cela veut dire que la gravité pourrait n’être qu’un effet naturel de la façon dont l’univers range et compresse ses données, comme un ordinateur qui simplifie un fichier trop lourd. Ce ne serait donc pas une force mystérieuse, mais simplement une conséquence logique d’un univers qui cherche à être plus efficace.
Et si l’univers était géré comme un programme informatique ?

La théorie de Vopson part d’idées déjà connues, comme la gravité entropique, mais elle va encore plus loin. Il propose que l’univers fonctionne selon des règles de compression de données, comme un logiciel informatique.
Dans un programme, tout est pensé pour être optimisé, rangé, efficace. Les fichiers sont compressés, les calculs sont simplifiés. Vopson pense que l’univers ferait exactement la même chose. Pour lui, tous ces indices (symétrie, organisation, efficacité) pourraient vouloir dire que nous vivons dans une sorte de simulation géante, comme un immense jeu vidéo géré par un programme cosmique.
Quand la science-fiction devient presque réalité

Pour le moment, personne n’a prouvé que nous vivons dans une simulation. Mais plus les scientifiques étudient l’univers, plus ils découvrent des choses qui ressemblent au fonctionnement d’un ordinateur : optimisation, rangement des données, règles de calcul. Ce qui, autrefois, semblait être de la science-fiction, commence à intéresser sérieusement les physiciens.
Conclusion : et si la gravité trahissait un univers virtuel ?

Cette théorie nous pousse à réfléchir : et si la gravité n’était qu’un effet secondaire de la façon dont l’univers organise ses informations ? Même si nous n’avons pas encore la réponse, cette idée nous oblige à regarder la réalité d’un œil nouveau. Peut-être que la gravité, ce fil invisible qui relie tout, n’est que le signe discret d’un code informatique géant caché derrière notre univers.
Source : theconversation