
Vieillir ne signifie pas automatiquement perdre ses capacités à conduire. Certains restent alertes et en forme jusqu’à 90 ans, tandis que d’autres voient leurs réflexes diminuer dès 50 ans. Cependant, les chiffres sont préoccupants : en 2021, 8 209 décès sur la route concernaient des conducteurs de 65 ans ou plus, contre 5 613 en 2009. Avec l’augmentation de l’espérance de vie et le maintien des permis valides, la question devient inévitable : quand faut-il songer à arrêter de conduire ?
1. Quand on croit encore bien conduire : le piège de la confiance excessive

Après des décennies de conduite, il est difficile d’admettre qu’on n’a plus les mêmes réflexes. Beaucoup de personnes âgées résistent à l’idée d’arrêter, persuadées de bien connaître la route. Pourtant, certaines maladies ou effets liés à l’âge peuvent altérer la conduite, même si la personne reste vigilante. Parfois, des lunettes ou des appareils auditifs suffisent à corriger le problème, mais ce n’est pas toujours aussi simple.
2. Des articulations douloureuses et des muscles fatigués : un vrai danger pour conduire

Avec l’âge, il est normal d’avoir des douleurs aux articulations, moins de force dans les muscles et de souffrir d’arthrite. Mais ces problèmes rendent la conduite plus difficile et plus risquée. Tourner le volant rapidement, freiner en urgence ou vérifier les angles morts devient plus compliqué. Même si la douleur n’est pas forte, les réflexes peuvent être plus lents, ce qui augmente le risque d’accident.
3. La vue qui baisse : un risque qui s’installe discrètement

Les problèmes de vision apparaissent souvent avec l’âge. Lire les panneaux, reconnaître les sorties ou gérer l’éblouissement des phares devient plus difficile. De plus, des maladies comme le glaucome, la cataracte ou la dégénérescence maculaire peuvent survenir sans signes visibles. L’Institut National de la Santé recommande un examen oculaire dilaté tous les 1 à 2 ans après 60 ans.
4. Quand on entend moins bien et qu’on voit moins bien : un double danger sur la route

La perte auditive liée à l’âge est fréquente mais négligée. Pourtant, sur la route, les sons sont cruciaux : sirènes, klaxons, bruits anormaux du véhicule. Une perte d’audition peut devenir aussi handicapante qu’une perte de vue. Il est conseillé de tester son audition tous les 3 ans après 50 ans, surtout si l’on a été exposé à des environnements bruyants.
5. Les médicaments sur ordonnance : attention aux effets secondaires

Beaucoup de personnes âgées prennent des médicaments tous les jours. Mais certains traitements peuvent provoquer des effets secondaires qui rendent la conduite risquée. Par exemple : somnolence, étourdissements, vision floue, perte de concentration ou même des évanouissements. C’est le cas avec des médicaments comme les antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques, relaxants musculaires, opioïdes, ou encore le cannabis médical. Avant de prendre le volant, il est important de vérifier avec son médecin ou son pharmacien si ces médicaments sont compatibles avec la conduite.
6. Médicaments sans ordonnance : des mélanges dangereux pour conduire sans le savoir

Même des médicaments achetés sans ordonnance peuvent poser problème pour la conduite. Par exemple, les somnifères, les médicaments contre le rhume, les allergies ou les antihistaminiques peuvent rendre somnolent, moins attentif et ralentir les réflexes. Le danger augmente si on les prend en même temps que d’autres traitements. Pour éviter les risques, il est important de demander conseil à son médecin ou son pharmacien. Souvent, une simple adaptation de la dose ou de l’heure de prise suffit à éviter ces effets gênants.
7. Maladies chroniques : quand la santé impose d’arrêter

Des pathologies comme la démence, la maladie de Parkinson ou l’épilepsie affectent directement la capacité à conduire : troubles de la mémoire, de la coordination et des réflexes. Pour certaines maladies, il existe des règles précises : par exemple, les personnes épileptiques doivent prouver une période sans crise avant d’être autorisées à conduire.
8. Les petits signes qui doivent vous alerter

Certains comportements révèlent qu’il est peut-être temps de passer le volant :
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Conduire trop vite ou trop lentement
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Enchaîner les accrochages ou frôler l’accident
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Accumuler les contraventions
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Recevoir des remarques fréquentes des autres usagers
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Ne plus retrouver son chemin dans des quartiers familiers
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Être anxieux à l’idée de conduire de nuit
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Entendre ses proches exprimer leurs inquiétudes
Ces indices doivent être pris au sérieux.
9. Comment continuer à conduire en toute sécurité quand on vieillit

Si vous ou un proche vous posez la question de savoir si vous pouvez encore conduire sans danger, il existe des solutions pour vérifier vos capacités. Il est possible de faire évaluer votre conduite par un spécialiste, par exemple à travers l’Association d’ergothérapie, le bureau des véhicules motorisés ou sur recommandation de votre médecin.
Pour continuer à conduire prudemment, il est aussi essentiel de :
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Faire de l’exercice et des étirements pour rester souple,
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Porter ses lunettes et appareils auditifs bien adaptés,
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Éviter de conduire la nuit, sous la pluie ou en période de fort trafic,
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Ne pas se distraire au volant (pas de téléphone, pas de repas en conduisant).
Bien préparer ses trajets et connaître ses limites permet de rester autonome en toute sécurité.
10. Savoir dire stop : un acte de responsabilité

Décider d’arrêter de conduire n’est jamais facile. C’est pourtant un choix courageux et responsable. Il s’agit avant tout de protéger sa propre vie et celle des autres. Il vaut mieux anticiper que subir les conséquences d’un accident. Se tourner vers des alternatives comme le transport adapté, le covoiturage ou les services communautaires permet de rester mobile sans mettre sa sécurité en jeu.