
Pour la première fois, une nouvelle forme de diabète a été officiellement reconnue par la Fédération internationale du diabète. Cette annonce pourrait passer inaperçue, pourtant, elle concerne des millions de personnes dans le monde, souvent parmi les plus vulnérables. Comprendre cette nouveauté, c’est aussi mieux saisir les différentes formes de diabète et leurs causes. Voici ce qu’il faut savoir.
Type 1 : quand le système immunitaire s’attaque à lui-même

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune : le corps détruit par erreur ses propres cellules qui produisent l’insuline. Sans cette hormone, le sucre reste dans le sang au lieu d’entrer dans les cellules. Ce type de diabète peut apparaître à tout âge, sans lien avec l’alimentation. Le traitement repose sur des injections d’insuline à vie. Des avancées récentes permettent à certains patients de recevoir des greffes de cellules pancréatiques, voire des cellules souches, mais ces techniques restent encore rares et complexes.
Type 2 : le plus fréquent, mais pas toujours lié à l’obésité

Le diabète de type 2 est le plus répandu. Il touche surtout les personnes avec un IMC élevé, mais pas seulement. Des facteurs génétiques et ethniques jouent aussi un rôle important. Des médicaments comme la metformine aident à améliorer la sensibilité à l’insuline. Mais la meilleure arme reste la perte de poids et l’activité physique. Des études ont montré qu’un régime strict à 800 calories par jour pouvait inverser la maladie chez près de la moitié des patients.
Le diabète gestationnel : quand la grossesse dérègle l’équilibre

Chez certaines femmes, la grossesse déclenche un diabète temporaire, appelé diabète gestationnel. Ce phénomène survient en général entre la 24e et la 28e semaine. Les hormones de la grossesse réduisent l’efficacité de l’insuline. Ce type de diabète disparaît après l’accouchement, mais il augmente le risque de développer un diabète de type 2 plus tard. L’âge, le surpoids et les origines ethniques (Moyen-Orient, Asie du Sud, Afrique, Caraïbes) sont des facteurs aggravants.
Les formes rares : génétique, maladies et traitements en cause

Il existe de nombreuses formes de diabète plus rares, souvent liées à des anomalies génétiques ou à des dommages au pancréas. Le diabète néonatal touche les nourrissons à cause de mutations affectant la sécrétion d’insuline. Le diabète MODY (Maturity Onset Diabetes of the Young) apparaît plus tard, mais pour des raisons génétiques similaires. Le diabète de type 3c survient après des interventions chirurgicales ou des inflammations du pancréas. Enfin, les personnes atteintes de mucoviscidose développent fréquemment un diabète en vieillissant.
Type 5 : une forme liée à la malnutrition infantile

La nouveauté, c’est le diabète de type 5, enfin reconnu officiellement. Cette forme touche principalement les personnes ayant souffert de malnutrition pendant l’enfance. Leur pancréas, mal développé faute de nutriments essentiels, produit très peu d’insuline. Contrairement au type 1, il n’y a pas d’attaque auto-immune. Le type 5 concerne 20 à 25 millions de personnes, surtout dans les pays pauvres. Des études sur les animaux ont confirmé qu’une alimentation pauvre en protéines, dès la grossesse ou l’adolescence, limite la croissance du pancréas et augmente le risque de diabète.
Une reconnaissance essentielle pour mieux soigner

En donnant un nom à ce diabète de la pauvreté, la communauté médicale espère attirer l’attention sur une réalité trop souvent ignorée. Adapter les traitements, mieux comprendre les causes, et surtout agir sur la prévention nutritionnelle dès la petite enfance deviennent des priorités. Cette reconnaissance est une étape importante pour améliorer la prise en charge mondiale du diabète.
Conclusion : vers une meilleure compréhension du diabète

Le diabète n’est pas une maladie unique, mais un ensemble de troubles aux origines multiples. La reconnaissance officielle du diabète de type 5 montre à quel point les facteurs sociaux et économiques influencent la santé. En comprenant mieux ces différences, les soignants peuvent proposer des solutions adaptées à chaque patient, et espérer réduire les inégalités face à cette maladie chronique.
Source : theconversation