
Chaque nuit, nous nous endormons en pensant nous réveiller le lendemain, comme si c’était une évidence. Pourtant, certaines personnes ne rouvrent jamais les yeux. Sans bruit, sans douleur, elles s’éteignent dans leur sommeil. Ce phénomène intrigue : comment le corps peut-il lâcher prise sans alerter personne ? Derrière ce mystère se cachent des causes bien réelles, souvent méconnues, qui touchent nos organes vitaux. Cœur, poumons, cerveau : chacun joue un rôle dans ces morts silencieuses. Plongeons ensemble dans les coulisses de ce que l’on appelle la mort nocturne.
1. Le cœur : la première cause des morts nocturnes

La cause la plus fréquente de mort pendant le sommeil est liée au cœur. On parle souvent d’arrêt cardiaque soudain (ACS), où le cœur cesse brusquement de battre. Selon le Dr Sumeet Chugh, 90 % des décès nocturnes inattendus seraient dus à l’ACS. Les personnes ayant une maladie coronarienne, un cœur trop gros ou des troubles du rythme cardiaque (comme la fibrillation ventriculaire) sont plus à risque. Environ 22 % des arrêts cardiaques fatals surviennent entre 22h et 6h, avec une plus forte proportion chez les femmes.
2. Les voies respiratoires : l'apnée du sommeil en cause

L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est un autre facteur de risque. Cette maladie provoque des interruptions répétées de la respiration durant la nuit, privant le corps d’oxygène. Cela entraîne une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, ce qui accroît le risque d’arrêt cardiaque. Les personnes souffrant d’AOS ont 2,5 fois plus de risques de mort subite entre minuit et 6h. Toutefois, l’AOS cause rarement la mort seule ; elle aggrave surtout d’autres maladies cardiaques existantes.
3. Le cerveau

Le cerveau peut aussi être impliqué dans les décès nocturnes. L’épilepsie est une cause connue, notamment à travers le SUDEP (mort subite inattendue en épilepsie). Ce phénomène survient surtout la nuit, chez des patients dont les crises ne sont pas bien contrôlées. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont aussi fréquents : environ 25 % des AVC se produisent pendant le sommeil. Un caillot ou un vaisseau rompu prive alors le cerveau d’oxygène, menant parfois à une issue fatale.
Pourquoi on ne se réveille pas ?

Quand nous dormons, notre capacité à réagir aux signaux d’alerte est fortement diminuée. Le cardiologue Jack Flyer explique : « Si je perds connaissance debout, je tombe et quelqu’un m’entend. Mais dans le sommeil, on ne réagit pas à ses propres symptômes. » Le corps ne donne donc pas d’alerte efficace, laissant évoluer des situations critiques en silence.
Comment réduire les risques ?

Pour les personnes à risque, la prévention passe par un suivi médical rigoureux. Il est essentiel de parler à son médecin en cas de problèmes cardiaques, respiratoires ou neurologiques. Pour le reste de la population, les spécialistes rappellent que le risque reste faible. Toutefois, il est conseillé de surveiller sa santé globale : bien dormir, faire de l’exercice, manger équilibré et contrôler sa tension artérielle sont des gestes simples qui protègent.
Conclusion

Même si la peur de mourir dans son sommeil existe, la réalité est que les décès nocturnes sont rares sans antécédents médicaux sérieux. En adoptant un mode de vie sain et en consultant son médecin en cas de doute, on réduit grandement ce risque. Alors, la nuit venue, il vaut mieux se concentrer sur la qualité de son sommeil plutôt que sur cette inquiétude.