Pourquoi les hommes meurent-ils deux fois plus souvent du “syndrome du cœur brisé” que les femmes ?
Auteur: Simon Kabbaj
On pense souvent que les femmes sont plus fragiles émotionnellement… mais quand il s’agit du syndrome du cœur brisé, ce sont les hommes qui en paient le prix fort. Selon une étude récente, les hommes ont deux fois plus de risques d’en mourir que les femmes. Ce chiffre interpelle. Comment expliquer une telle différence ? Est-ce une question d’émotions ? De biologie ? De solitude ?
👉 Voici ce que les chercheurs ont découvert, et pourquoi cette réalité mérite toute votre attention.
Le chagrin peut réellement atteindre le cœur

Perdre un proche, vivre un divorce ou subir une rupture peut provoquer bien plus qu’un mal-être. Le “syndrome du cœur brisé”, aussi appelé takotsubo, est une vraie maladie du cœur. Elle provoque des douleurs thoraciques, une grande fatigue, des difficultés à respirer, et dans certains cas… la mort.
Quand le stress transforme la forme du cœur

Ce syndrome n’est pas uniquement causé par une peine émotionnelle. Une opération, un accident ou un AVC peuvent aussi en être les déclencheurs. Le corps réagit en libérant des hormones de stress comme l’adrénaline, qui bouleversent le fonctionnement du cœur. Résultat : le ventricule gauche se déforme en prenant une forme rappelant un piège à poulpe japonais, appelé takotsubo.
Une maladie qui touche surtout les femmes… en apparence

Curieusement, 83 % des cas recensés concernent des femmes. Mais cela ne veut pas dire qu’elles sont plus en danger. La majorité d’entre elles se rétablissent rapidement. C’est justement en comparant les sexes que les chercheurs ont découvert un fait bien plus inquiétant pour les hommes.
Une vaste enquête sur 200 000 patients

Pour y voir plus clair, des chercheurs américains ont analysé près de 200 000 cas d’hospitalisations liées au takotsubo entre 2016 et 2020. L’étude visait à comprendre qui est le plus à risque, à quel âge, et pourquoi. Et ce qu’ils ont trouvé pourrait bien sauver des vies.
L’âge où tout bascule

Les chercheurs ont repéré un pic inquiétant entre 46 et 60 ans. Dans cette tranche d’âge, le risque est 2,6 à 3,25 fois plus élevé que chez les plus jeunes. Ce bond pourrait s’expliquer par les changements hormonaux, une hausse du stress, ou des maladies mal prises en charge comme l’hypertension ou le cholestérol.
Ce que les chiffres ne montrent pas tout de suite

Si les femmes sont plus souvent diagnostiquées, les hommes, eux, sont plus souvent victimes de formes graves. Ce sont eux qui meurent le plus du syndrome. Mais pourquoi les hommes ? La suite de l’étude propose une explication aussi sociale que biologique.
Un manque cruel de soutien pour les hommes

Les chercheurs avancent que les hommes sont moins entourés émotionnellement, notamment après un choc. Ils ont moins tendance à demander de l’aide, à exprimer leurs émotions, ou à être suivis médicalement après un événement difficile. De plus, leurs déclencheurs sont souvent physiques (opération, effort, infection), ce qui rend les symptômes plus brutaux.
Une alerte pour les médecins du monde entier

Le docteur Mohammad Movahed, qui a dirigé cette recherche, alerte sur le manque de connaissance du public et du personnel soignant. Il recommande plus de vigilance, des diagnostics plus rapides, et un suivi adapté selon l’âge et le sexe, pour éviter que d’autres vies ne soient perdues par ignorance.
Conclusion : il faut connaître ce risque avant qu’il ne soit trop tard

Cette étude révèle un message crucial : le cœur des hommes souffre souvent en silence. Ce silence peut coûter la vie. Il est temps de briser les tabous, de mieux écouter les signaux du corps, et de reconnaître que le cœur, lui aussi, a ses limites. Alors, la prochaine fois que quelqu’un vous dit qu’il a le cœur brisé… prenez-le au sérieux.
Source : nbcnews