Après 21 ans, la NASA rallume les propulseurs de Voyager 1 à 25 milliards de kilomètres de la Terre

L’équipe de la mission a réussi cet exploit depuis la Terre, alors que Voyager 1 est aujourd’hui l’objet humain le plus éloigné de notre planète. La sonde est désormais hors du système solaire, dans l’espace interstellaire. Pour envoyer une commande, il faut plus de 23 heures pour qu’elle arrive à destination, et autant pour recevoir une réponse. Malgré cela, les ingénieurs ont réussi l’impossible.

Depuis le 5 septembre 1977, Voyager 1 continue son périple dans l’espace. Initialement conçue pour étudier les planètes géantes comme Jupiter et Saturne, elle a dépassé toutes les attentes. Au fil des décennies, plusieurs de ses composants ont été désactivés, soit parce qu’ils étaient devenus inutiles, comme les caméras, soit à cause de défaillances techniques.

Les propulseurs de Voyager 1 sont indispensables pour orienter son antenne vers la Terre, afin que les communications soient possibles. Ceux qui viennent d’être rallumés sont des propulseurs de secours, utilisés pour faire pivoter la sonde. Les propulseurs principaux, toujours en activité jusqu’à maintenant, risquaient de cesser de fonctionner à l’automne à cause d’un dépôt de résidus dans les tubes.

En 2004, une panne est survenue : deux petits chauffages internes des propulseurs principaux sont tombés en panne, les rendant inutilisables. À l’époque, l’équipe a choisi de ne pas intervenir, préférant utiliser les propulseurs de secours, pensant que la sonde ne survivrait pas aussi longtemps. La réparation semblait alors impossible à distance.

Dès le 4 mai 2025, la principale antenne capable de communiquer avec Voyager 1 sera mise hors service pour des travaux de maintenance jusqu’en février 2026. Il s’agit de la Deep Space Station 43, située en Australie. Avec ses 70 mètres de diamètre, c’est la seule capable d’entrer en contact avec la sonde dans l’espace interstellaire. Cette pause imminente a poussé la NASA à agir vite.

L’équipe de la mission a eu une idée audacieuse : et si la panne de 2004 était due à un simple “interrupteur” désactivé dans le système ? En envoyant une commande pour “réactiver” ce commutateur à distance, les ingénieurs ont estimé qu’il y avait une petite chance que les propulseurs fonctionnent à nouveau.

La procédure n’était pas sans danger. Si un des propulseurs s’activait avant que son chauffage ne soit rétabli, cela aurait pu provoquer une explosion. L’équipe a donc dû utiliser un capteur d’étoiles pour orienter la sonde avec une extrême précision, afin que la commande se fasse dans des conditions parfaites, malgré le délai de transmission.

Contre toute attente, la commande a fonctionné. Les propulseurs principaux de Voyager 1 ont été rallumés avec succès. Cette réparation est considérée comme une prouesse historique, saluée par toute l’équipe. « Ces propulseurs étaient considérés comme morts », a déclaré Todd Barber, responsable de la propulsion. Mais l’intuition d’un ingénieur a tout changé.

Ce succès prolonge encore la durée de vie de Voyager 1, qui continue de transmettre des données uniques sur l’espace interstellaire. Il prouve aussi que la ténacité, l’ingéniosité et la foi dans la science peuvent repousser les limites du possible, même à des milliards de kilomètres.

La réparation des propulseurs de Voyager 1 illustre la puissance de la technologie et la persévérance humaine. À l’heure où la sonde aurait dû être silencieuse depuis longtemps, elle continue de nous parler, grâce à une équipe qui croit encore aux miracles scientifiques.

Source : nasa.gov

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