Une mystérieuse bactérie découverte à bord de la station spatiale chinoise Tiangong
Auteur: Simon Kabbaj
À l’intérieur de la station spatiale chinoise Tiangong, des scientifiques ont mis au jour une forme de vie inattendue : une souche bactérienne inconnue jusqu’alors. Cette découverte intrigue la communauté scientifique, car elle pourrait avoir des conséquences importantes sur la santé des astronautes et la sécurité des missions spatiales.
Un passager non invité en orbite

En octobre 2022, la Chine a lancé le dernier module de sa station spatiale. Depuis, les astronautes ne sont peut-être pas les seuls habitants à bord. Des prélèvements effectués dans la cabine ont révélé la présence d’un microbe inconnu, ayant réussi à survivre dans les conditions extrêmes de l’espace.
Des prélèvements qui en disent long

C’est en mai 2023 que les astronautes de la mission Shenzhou-15 ont effectué des prélèvements à l’intérieur de la station. Ces échantillons, analysés dans le cadre du China Space Station Habitation Area Microbiome Program, ont permis d’identifier un microbe jamais observé sur Terre.
Une bactérie inconnue sur notre planète

Les analyses ont confirmé que la souche bactérienne ne figure dans aucune base de données connue. Elle semble ne pas avoir d’équivalent naturel sur Terre, ce qui soulève une question cruciale : est-elle née dans l’espace ou a-t-elle évolué après y avoir été transportée ?
Une nouvelle espèce : Niallia tiangongensis

Les chercheurs ont nommé cette bactérie Niallia tiangongensis, en référence à la station où elle a été découverte. Elle appartient à un groupe de bactéries capables de survivre à des conditions extrêmes, notamment en formant des spores et en s’enveloppant dans un biofilm protecteur.
Une bactérie mutante inspirée de la Terre ?

La nouvelle souche présente des similarités avec une bactérie terrestre appelée Niallia circulans, souvent trouvée dans le sol. Toutefois, ses différences génétiques la rendent unique, et les scientifiques ne savent pas encore si elle a évolué dans l’espace ou avant le départ de la mission.
Une survivante de l’extrême

Niallia tiangongensis se distingue par sa capacité à survivre sans oxygène, en utilisant de la gélatine pour produire du carbone et de l’azote. Ces propriétés lui permettent de résister aux radiations, à la microgravité et aux conditions hostiles du vide spatial.
Une menace pour les astronautes ?

Pour l’instant, rien ne prouve que cette bactérie représente un danger immédiat pour les astronautes. Mais les chercheurs insistent sur la nécessité de poursuivre les recherches pour comprendre ses effets potentiels sur la santé humaine et sur l’environnement clos des stations spatiales.
La santé des équipages avant tout

L’étude, publiée dans l’International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, souligne que comprendre le comportement des microbes dans l’espace est essentiel. Cela permettra de mieux protéger les astronautes lors de missions longues et d’éviter que des bactéries mutantes ne compromettent l’intégrité des installations spatiales.
Source : microbiologyresearch.org