
Nous savons depuis longtemps que les plastiques peuvent migrer des emballages vers les aliments, notamment à cause de la chaleur ou du stockage prolongé. Mais ce que l’on découvre aujourd’hui est bien plus inquiétant : certains aliments contiennent déjà des microplastiques avant même d’être emballés. Ce sont ces minuscules particules qui, une fois ingérées, peuvent s’accumuler dans notre organisme, et les chercheurs commencent à mieux comprendre leurs effets néfastes sur la santé.
Les nuggets de poulet

Les aliments dits ultra-transformés, comme les nuggets de poulet ou les plats industriels, sont les plus concernés par la présence de microplastiques. Selon une étude récente publiée dans Brain Medicine, un nugget de poulet contient en moyenne 30 fois plus de microplastiques par gramme que de la poitrine de poulet non transformée. Cette contamination est due au processus de transformation industrielle lui-même, mais aussi aux matériaux utilisés dans l’emballage.
Gâteaux et biscuits industriels : un dessert à base de plastique ?

Les gâteaux industriels, très appréciés pour leur goût sucré et leur longue conservation, sont des exemples typiques d’aliments riches en additifs… mais aussi en plastique. Les procédés industriels complexes et les nombreux emballages plastiques qu’ils nécessitent augmentent fortement le risque de contamination. Derrière leur apparence inoffensive se cachent des particules invisibles, qui peuvent s’accumuler dans notre organisme au fil du temps.
Plats préparés : pratiques, mais dangereux ?

Souvent réchauffés au micro-ondes ou cuits directement dans leur barquette, les plats préparés sont une source non négligeable de microplastiques. Ces derniers peuvent se libérer lorsqu’on chauffe des aliments dans des contenants en plastique, un phénomène déjà bien documenté. En plus de leur transformation industrielle, la cuisson dans des emballages plastiques accentue la présence de ces résidus toxiques dans l’assiette.
Sodas et boissons industrielles

Les sodas, en plus de leur fort taux de sucre, sont consommés dans des bouteilles plastiques, ce qui favorise la migration de microplastiques dans le liquide. Combiné aux additifs et aux arômes artificiels, ce cocktail chimique devient un vrai risque pour la santé. Il est donc recommandé de limiter au maximum la consommation de ce type de boisson, notamment chez les jeunes et les personnes âgées.
Céréales sucrées : un petit-déjeuner qui inquiète

Très populaires chez les enfants, les céréales sucrées sont fortement transformées, emballées dans du plastique et souvent enrichies en colorants, arômes artificiels et conservateurs. Ces produits, qui semblent inoffensifs, sont pourtant susceptibles de contenir des particules de plastique, en raison des procédés industriels et des emballages.
Les Bonbons

Colorés, gélifiés, durs ou mous, les bonbons sont parmi les produits les plus transformés de l’industrie alimentaire. Ils contiennent une combinaison d’additifs chimiques, de gélatine chauffée et de colorants, le tout souvent conditionné dans des plastiques souples. Résultat : ces sucreries peuvent également contenir des traces de microplastiques, absorbés sans qu’on s’en rende compte.
Un impact inquiétant sur la santé mentale et neurologique

Les chercheurs alertent également sur les effets neurologiques possibles des microplastiques, notamment leur accumulation dans le cerveau. Selon l’étude publiée dans Brain Medicine, cette exposition pourrait contribuer à l’augmentation des cas de dépression, de démence, et d’autres troubles mentaux. Bonne nouvelle toutefois : des essais cliniques ont montré que réduire la consommation d’aliments ultra-transformés améliore la santé mentale.
Maladies chroniques : des risques bien documentés

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a conclu qu’une consommation élevée d’aliments ultra-transformés augmente significativement les risques de maladies chroniques. Cela inclut le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, ainsi que certains cancers comme le cancer du sein et le cancer colorectal. En cause : la combinaison de microplastiques, d’additifs chimiques, de sel, de graisses et de sucres présents dans ces produits.
Privilégier les aliments bruts pour se protéger

Face à ces constats, les chercheurs recommandent de revenir à une alimentation simple, composée d’aliments bruts ou peu transformés. Il est aussi conseillé d’éviter les ustensiles et contenants en plastique, notamment pour les cuissons. Car, comme le rappelle l’étude : “on est ce que l’on mange”. Un rappel essentiel pour préserver notre santé, surtout lorsque les dangers sont invisibles à l’œil nu.
Source : inrae.fr