
Une nouvelle étude scientifique révèle l’existence d’un ennemi microscopique, transmis de manière insoupçonnée, qui pourrait jouer un rôle crucial dans la baisse inquiétante de la fertilité masculine observée depuis plusieurs décennies. Ce parasite, longtemps sous-estimé, agit plus vite qu’on ne l’imaginait…
Le parasite discret mais redoutable

Le Toxoplasma gondii est un parasite unicellulaire qui peut infecter tous les animaux à sang chaud, y compris les humains. Il est principalement transmis par les chats, qui excrètent ses œufs dans leur litière. On peut aussi s’y exposer en consommant de la viande insuffisamment cuite, des crustacés contaminés ou des fruits et légumes mal lavés. Dans de nombreux cas, l’infection passe inaperçue, mais le parasite peut persister à vie dans le corps sous forme de kystes dormants dans le cerveau, le cœur et les muscles.
Des conséquences connues... et d'autres à découvrir

Chez les femmes enceintes ou les animaux comme les moutons, la toxoplasmose peut causer des avortements spontanés ou des malformations du fœtus. Environ 30 à 50 % de la population mondiale serait porteuse de ce parasite sans le savoir. Parallèlement, les statistiques révèlent une hausse de 80 % des cas d’infertilité masculine entre 1990 et 2019. Jusqu’ici, l’obésité et les toxines environnementales étaient souvent pointées du doigt. Mais de plus en plus d’indices suggèrent que la toxoplasmose pourrait aussi être un facteur aggravant.
Une attaque directe sur les organes reproducteurs

L’étude menée en Allemagne, par l’Institut de parasitologie de l’Université Justus Liebig de Giessen, a confirmé que le parasite peut envahir les organes génitaux masculins. Déjà dans les années 1980, en pleine pandémie de sida, des cas de parasites dans les testicules de patients avaient été rapportés. Les observations sur des souris montrent que le T. gondii atteint les testicules en deux jours seulement, où il peut former des kystes dans la prostate ou le sperme, laissant craindre une possible transmission sexuelle. Plus de 86 % des hommes infectés présenteraient des anomalies du sperme.
Des spermatozoïdes détruits en cinq minutes

Les chercheurs ont ensuite mené une expérience in vitro : en seulement 5 minutes de contact avec le parasite, 22,4 % des spermatozoïdes humains étaient étêtés. Cette proportion augmente avec le temps. Les images au microscope révèlent des dégâts impressionnants : queues tordues, membranes rompues, trous dans la tête. Le parasite tente d’envahir les spermatozoïdes comme il le ferait avec toute autre cellule. Il provoque aussi une défaillance des mitochondries, ce qui conduit à la mort des cellules.
Prévenir reste la meilleure solution

Même si le lien direct entre toxoplasmose et infertilité masculine n’est pas encore définitivement prouvé, les chercheurs appellent à la prudence. Bill Sullivan, microbiologiste à l’Université de l’Indiana, insiste sur l’importance d’éviter cette infection. Il recommande de :
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Nettoyer la litière des chats tous les jours
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Bien se laver les mains après contact avec des animaux ou des aliments crus
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Laver soigneusement les fruits et légumes
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Cuire les viandes et crustacés à cœur
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Et éviter le lait cru
Conclusion – Un enjeu de santé publique

Cette étude met en lumière un danger invisible mais bien réel. Alors que la fertilité masculine est en déclin, il devient crucial de mieux comprendre le rôle du Toxoplasma gondii dans cette évolution. En attendant des preuves définitives, la prudence s’impose, surtout face à un parasite si répandu et si difficile à éliminer une fois installé dans l’organisme.