Le télescope Webb vient de réaliser une expérience inédite, et les astronomes sont ravis
Auteur: Simon Kabbaj
Depuis juillet 2022, le télescope spatial James Webb ne cesse d’étonner les scientifiques. Conçu pour scruter les confins de l’univers, il s’est attaqué aux atmosphères d’exoplanètes afin d’explorer leur potentiel d’habitabilité. Mais cette fois, il a fait bien plus que ça. Pour la première fois, Webb a découvert sa propre exoplanète, dissimulée dans un nuage dense de poussières cosmiques. Une prouesse rendue possible grâce à sa technologie de pointe — et qui pourrait changer la donne dans la chasse aux mondes lointains.
Une planète minuscule mais lumineuse

La planète détectée par Webb est la plus légère jamais imagée à ce jour. Et pourtant, elle était invisible jusqu’ici, noyée dans la lumière de son étoile. Le secret ? L’équipe a utilisé un coronographe, un dispositif qui imite une éclipse solaire en bloquant la lumière aveuglante de l’étoile. Ce petit miracle technologique a permis de faire apparaître, comme par magie, une planète jusque-là enfouie dans l’ombre.
Un système jeune et complexe

La planète a été repérée dans un système baptisé TWA 7, encore tout jeune, âgé de quelques millions d’années à peine. Ce système possède trois anneaux distincts. Entre le premier et le second, une fine ceinture de matière — et, en plein centre, une anomalie : une planète, justement. L’image capturée montre ce corps céleste tapi au creux du disque. Une configuration intrigante qui a confirmé les soupçons des chercheurs : ce monde caché façonne l’environnement autour de lui.
TWA 7b : un géant discret

Baptisée TWA 7b, cette exoplanète est un vrai poids plume dans le monde des géantes. Elle est plus massive que Neptune mais environ 30 % plus légère que Jupiter. En résumé, elle se situe quelque part entre ces deux géantes gazeuses, ce qu’on appelle un « sub-Jupiter ». Ce globe éloigné tourne à une distance de 52 unités astronomiques de son étoile (l’équivalent de 52 fois la distance Terre-Soleil). Autant dire : loin, très loin.
La preuve d’une vieille théorie

Depuis des années, les astronomes suspectaient que certaines cassures dans les disques de matière autour des étoiles jeunes étaient provoquées par des planètes en formation. Mais jusque-là, aucune observation directe n’avait validé cette hypothèse. TWA 7b vient changer la donne : sa masse et son orbite correspondent parfaitement aux prédictions d’un objet façonnant l’espace entre deux anneaux. C’est la première fois qu’une planète vient confirmer ce phénomène.
Une ouverture sur d’autres mondes

Avec cette détection, Webb ouvre une nouvelle ère dans l’observation des planètes lointaines, notamment celles qui ressemblent à Saturne : froides, peu lumineuses et difficiles à repérer. C’est un tournant majeur. Les chercheurs espèrent désormais pouvoir analyser l’atmosphère de ces mondes discrets et peut-être, un jour, y déceler des signes de conditions favorables à la vie. Mais déjà, ce pas franchi permet de mieux comprendre la naissance des systèmes planétaires.
Une révolution encore en marche

Ce que Webb vient d’accomplir, aucun autre télescope ne l’avait fait avant lui. Sa sensibilité, couplée à des instruments inédits comme le coronographe, lui permet de voir l’invisible. Et ce n’est qu’un début. Avec chaque nouvelle observation, il redessine notre compréhension du cosmos. Peut-être que la prochaine planète découverte ne sera pas simplement une boule de gaz glacée, mais un monde plein de promesses. Ou de mystères.
Selon la source : nature.com