Votre groupe sanguin pourrait influencer votre risque d’AVC avant 60 ans, révèle une étude
Auteur: Simon Kabbaj
On connaît tous notre groupe sanguin, ou du moins on sait qu’il en existe plusieurs. Mais qui aurait cru que cette simple lettre – A, B, O – pouvait avoir un lien avec le risque de faire un accident vasculaire cérébral (AVC) jeune ? Une étude sérieuse publiée il y a quelque temps a mis le doigt sur quelque chose d’assez étonnant. Elle nous montre que ce qui est inscrit dans nos gènes, comme notre groupe sanguin, peut jouer un rôle, même petit, dans notre santé. Mais attention, pas de panique, on va tout vous expliquer simplement.
Qu'est-ce qu'un groupe sanguin, pour commencer ?

Pour faire simple, votre groupe sanguin (A, B, AB ou O) dépend de petits marqueurs chimiques présents à la surface de vos globules rouges. Pensez-y comme à de minuscules étiquettes qui différencient votre sang de celui des autres. Ces étiquettes sont déterminées par les gènes que vos parents vous ont transmis. C’est pour ça qu’on parle de groupe A, de groupe B, etc. Il existe même de petites variations à l’intérieur de ces grands groupes, un peu comme des nuances de couleurs.
La grande découverte de l'étude

Alors, que nous dit cette fameuse étude ? Les chercheurs ont découvert un lien très clair entre un sous-groupe sanguin spécifique, le groupe A1, et le risque de faire un AVC avant l’âge de 60 ans. En chiffres, les personnes qui ont ce groupe sanguin ont un risque 16% plus élevé de subir un AVC précoce que les personnes des autres groupes sanguins. C’est une information précise, mais il faut la remettre dans son contexte, comme on le verra.
Comment les scientifiques sont-ils arrivés à cette conclusion ?

Ce n’est pas une petite étude de rien du tout. Les scientifiques ont analysé les données de 48 études génétiques différentes ! Au total, cela représentait environ 17 000 patients ayant eu un AVC et près de 600 000 personnes en bonne santé pour comparer. Tous les participants avaient entre 18 et 59 ans. En fouillant dans les gènes de toutes ces personnes, ils ont repéré deux zones fortement liées au risque d’AVC jeune, et l’une d’elles était précisément là où se trouvent les gènes du groupe sanguin.
Alors, faut-il s'inquiéter si on est du groupe A ?

La réponse des chercheurs est très claire : non, il ne faut pas s’alarmer. Même si le risque est augmenté de 16%, il reste globalement très faible. Les scientifiques insistent sur le fait qu’il n’y a aucune raison de mettre en place une surveillance particulière ou un dépistage supplémentaire pour les personnes du groupe A. C’est une information intéressante pour la science, mais qui ne doit pas changer votre quotidien ni vous angoisser. Votre hygiène de vie, comme bien manger et bouger, a beaucoup plus d’impact.
Mais pourquoi le groupe A augmenterait-il le risque ?

C’est la grande question, et pour l’instant, on n’a pas de réponse certaine. Le neurologue Steven Kittner, qui a dirigé l’étude, explique que cela a probablement un rapport avec la coagulation du sang. En clair, des éléments comme les plaquettes (qui aident à former les caillots), les cellules qui tapissent nos vaisseaux sanguins, et d’autres protéines pourraient se comporter un peu différemment chez les personnes du groupe A, favorisant légèrement la formation de caillots qui peuvent boucher une artère du cerveau.
Une différence importante entre l'AVC jeune et l'AVC plus tardif

Voici un point vraiment intéressant. Les chercheurs ont remarqué que ce lien entre le groupe A et le risque d’AVC disparaissait presque complètement chez les personnes qui font un AVC après 60 ans. Qu’est-ce que ça veut dire ? Simplement que les AVC qui surviennent tôt dans la vie n’ont pas tout à fait les mêmes causes que ceux qui arrivent plus tard. Chez les plus jeunes, c’est souvent un problème de caillot qui se forme (la fameuse thrombose). Chez les personnes plus âgées, c’est plus souvent lié à l’accumulation de dépôts de graisse dans les artères, un phénomène qu’on appelle l’athérosclérose.
Et pour les autres groupes sanguins, le O et le B ?

L’étude a aussi apporté des nouvelles pour les autres groupes. Et ce sont de bonnes nouvelles pour le groupe O ! Les personnes porteuses du gène pour le groupe O1 avaient un risque d’AVC précoce réduit de 12%. Pour ce qui est du groupe B, les choses sont un peu différentes. Il semblerait que les personnes du groupe B aient un risque d’AVC légèrement plus élevé (environ 11%) que les autres, mais, contrairement au groupe A, ce risque est présent quel que soit l’âge.
Conclusion : que doit-on retenir de tout ça ?

Au final, cette étude est fascinante, mais elle ne doit pas vous inquiéter. Elle nous rappelle que notre corps est une machine complexe où même notre groupe sanguin peut jouer un petit rôle. Le message principal, c’est que la science avance et comprend de mieux en mieux les mécanismes des maladies. Pour nous, au quotidien, le plus important reste de prendre soin de notre santé de manière globale : surveiller sa tension, manger équilibré, ne pas fumer et rester actif. Ce sont ces gestes-là qui font la plus grande différence pour protéger notre cerveau, bien plus que la lettre inscrite sur notre carte de groupe sanguin.
Selon la source : neurology.org