
La quête d’un remède contre la maladie d’Alzheimer, c’est un peu comme un feuilleton à suspense, plein de rebondissements et, franchement, de déceptions. Ces dernières années ont été particulièrement agitées. En 2022, une étude très sérieuse de 2006, qui a servi de base à beaucoup de recherches, a été soupçonnée d’être basée sur des données un peu… arrangées. Un an avant ça, les États-Unis ont autorisé un nouveau médicament, l’aducanumab, alors que même les experts n’étaient pas d’accord entre eux sur son efficacité. Certains médecins disent que c’est une chance à saisir, d’autres crient au scandale. Alors, avec des millions de familles qui attendent une solution, pourquoi a-t-on l’impression de faire du surplace ? On se demande vraiment où tout cela nous mène.
La vieille piste qui n'a mené nulle part

Pendant des décennies, les scientifiques ont eu une sorte d’obsession : une protéine nommée bêta-amyloïde. L’idée était que cette protéine formait des sortes de ‘paquets’ ou de ‘plaques’ dans le cerveau, un peu comme de la rouille, et que c’était ça, la cause de la maladie. La logique semblait simple : débarrassons-nous de ces paquets, et nous guérirons les malades. Malheureusement, après des années et des milliards investis, cette approche n’a donné aucun traitement vraiment efficace. C’est un peu comme si on s’était obstiné à vouloir enfoncer une porte alors que la clé était peut-être juste à côté. Il est grand temps, vraiment, de penser différemment.
Une nouvelle idée révolutionnaire venue du Canada

Et si la maladie d’Alzheimer n’était pas, au fond, une maladie du cerveau ? Ça semble fou, dit comme ça. Pourtant, c’est la piste incroyablement prometteuse que suit une équipe de chercheurs à Toronto. Après 30 ans de travail, ils nous disent ceci : « Nous ne pensons plus qu’Alzheimer est avant tout une maladie du cerveau. Nous pensons que c’est une maladie du système immunitaire *à l’intérieur* du cerveau. » C’est une idée qui change tout. Complètement. Au lieu de regarder les neurones, ils regardent le système de défense qui est censé les protéger.
Le système immunitaire, notre garde du corps personnel

Pour bien comprendre, il faut savoir ce qu’est le système immunitaire. C’est tout simple : c’est l’équipe de sécurité et de réparation de notre corps. Vous tombez et vous vous écorchez le genou ? C’est lui qui vient nettoyer et réparer les tissus. Vous attrapez un rhume ? C’est lui qui se bat contre le virus. Eh bien, notre cerveau a exactement le même système de protection. S’il y a un choc à la tête ou si une bactérie s’aventure là où il ne faut pas, le système immunitaire du cerveau s’active aussitôt pour faire le ménage et combattre les intrus.
Le drame : quand le garde du corps se trompe d'ennemi

Voici le cœur de cette nouvelle théorie. La fameuse protéine bêta-amyloïde, celle qu’on a accusée de tous les maux, ne serait en fait pas une ennemie. Ce serait une partie normale et utile de notre système immunitaire dans le cerveau. Son rôle est de nous défendre. Le problème, le véritable drame, c’est qu’elle fait une terrible erreur. À cause de ressemblances chimiques, elle est incapable de faire la différence entre une mauvaise bactérie et une de nos propres cellules cérébrales. Alors, au lieu d’attaquer seulement les microbes, elle se met à attaquer notre cerveau par erreur. C’est cette attaque, lente et continue contre nous-mêmes, qui provoquerait la perte de mémoire et les autres symptômes. Alzheimer serait donc une maladie auto-immune : une maladie où notre propre corps se retourne contre lui-même.
Pourquoi les traitements habituels ne fonctionneront pas

Si c’est une maladie auto-immune, on pourrait se dire : « Super, utilisons les médicaments qui existent déjà pour d’autres maladies de ce type, comme la polyarthrite rhumatoïde ! » Malheureusement, ce n’est pas si simple. Le cerveau est un organe incroyablement complexe et fragile, une sorte de forteresse très bien protégée. Les traitements classiques ne fonctionneront probablement pas. Mais cette nouvelle compréhension ouvre la porte à des recherches complètement différentes. L’objectif est maintenant de trouver un moyen de calmer ce système immunitaire cérébral qui s’emballe, de lui ‘rappeler’ qui sont les amis et qui sont les ennemis, avec des médicaments conçus spécialement pour le cerveau.
Conclusion : une lueur d'espoir pour des millions de familles

Ce qui est vraiment encourageant, c’est que les scientifiques ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier. En plus de cette idée de maladie auto-immune, d’autres pistes sont explorées : certains pensent que le problème vient des ‘usines à énergie’ de nos cellules, d’autres soupçonnent des infections ou même un problème avec les métaux dans notre corps. Cette effervescence est une excellente nouvelle. Car derrière les articles scientifiques, il y a une urgence humaine. Plus de 50 millions de personnes dans le monde vivent avec la démence. Alzheimer, c’est cette maladie cruelle qui peut effacer le souvenir du visage de ses propres enfants. Chaque nouvelle idée, chaque nouvelle piste comme celle-ci, n’est pas juste une théorie de plus. C’est une véritable lueur d’espoir pour les malades et pour tous ceux qui les aiment.
Selon la source : theconversation.com