Le patron de Toyota dit que les hybrides polluent moins que les électriques, a-t-il raison ?
Auteur: Adam David
On entend souvent dire que les voitures électriques sont la solution miracle pour notre planète. Et c’est vrai que dans les villes où il y en a beaucoup, l’air est devenu plus respirable. Pourtant, le débat revient sans cesse sur la table, et parfois, il est relancé par des gens très importants du monde de l’automobile. C’est le cas du grand patron de Toyota, Akio Toyoda, qui a jeté un pavé dans la mare avec une déclaration surprenante. Alors, on a voulu y voir plus clair pour vous, en des mots simples. Est-ce que les voitures électriques sont vraiment aussi propres qu’on le dit ?
La déclaration choc qui a fait du bruit

Imaginez un peu la surprise. Le président du plus grand constructeur automobile au monde, Toyota, a affirmé qu’une seule voiture électrique pollue autant que trois voitures hybrides. Il a expliqué que pour compenser la pollution de 9 millions de voitures électriques, il faudrait 27 millions de voitures hybrides. C’est une affirmation qui a de quoi faire réfléchir ! Il précisait qu’il parlait surtout pour le Japon, où l’électricité est encore beaucoup produite avec du charbon et du gaz. Il pense qu’il vaut mieux proposer plusieurs solutions : des hybrides, de l’hydrogène, et aussi des électriques, plutôt que de tout miser sur un seul cheval.
La fabrication : un départ plus difficile pour l'électrique

Alors, il y a une part de vérité dans ce qu’il dit, et ça concerne la fabrication. Pour construire une voiture électrique, il faut une grosse batterie. Et pour faire cette batterie, on a besoin de métaux spéciaux comme le lithium ou le cobalt. Leur extraction demande beaucoup d’eau et d’énergie. C’est pour ça qu’on dit qu’une voiture électrique a une sorte de ‘dette écologique’ au moment où elle sort de l’usine.
Pour vous donner une idée, les études montrent que la fabrication d’une voiture à essence ou hybride crée entre 6 et 9 tonnes de CO2. Pour une voiture électrique, c’est plus : entre 11 et 14 tonnes de CO2. Donc, au tout début, c’est vrai, l’électrique part avec un petit handicap.
Mais sur la route, les choses changent vite

Mais cette ‘dette’ n’est que le début de l’histoire. Une fois que la voiture électrique se met à rouler, elle ne pollue plus du tout en ville. Elle commence alors à ‘rembourser’ sa dette écologique. La voiture à essence, elle, continue de polluer chaque jour un peu plus. Les chercheurs ont calculé au bout de combien de temps la voiture électrique devient plus propre. Une étude très sérieuse dit qu’il faut rouler environ 31 000 kilomètres pour que l’électrique devienne plus vertueuse. Une autre étude parle même de 45 000 kilomètres. Ça peut paraître beaucoup, mais quand on sait qu’on garde nos voitures pendant des années, le calcul est vite fait. Sur toute sa durée de vie, la voiture électrique gagne haut la main.
L'électricité : même 'sale', l'électrique reste souvent meilleure

L’autre argument, c’est la façon dont l’électricité est produite. C’est vrai, si on branche sa voiture sur une prise alimentée par une centrale à charbon, ce n’est pas l’idéal. Mais même dans ce cas de figure, l’électrique s’en sort étonnamment bien ! Des calculs faits par le gouvernement américain ont comparé une Tesla Model Y et une Toyota Prius hybride rechargeable dans un État qui utilise beaucoup de charbon. Le résultat ? La Tesla émet 149 grammes de CO2 par kilomètre, contre 177 grammes pour la Prius hybride. Et bien sûr, dans les régions où l’électricité vient du soleil ou du vent, comme en Californie, l’électrique creuse encore plus l’écart et devient imbattable.
Une question d'efficacité au quotidien

Il y a un autre point très simple à comprendre : le gaspillage. Quand vous mettez de l’essence dans votre voiture, une grande partie de l’énergie est perdue en chaleur. En fait, seul 20 à 40% du carburant sert vraiment à faire avancer la voiture. C’est un sacré gaspillage ! Une voiture électrique, c’est tout le contraire. Elle est incroyablement efficace : plus de 90% de l’électricité sert à faire tourner les roues. Il n’y a presque pas de perte. Et n’oublions pas toute la pollution liée à l’extraction du pétrole, son transport et son raffinage avant même qu’il n’arrive à la pompe.
Le futur : des batteries plus vertes et recyclées

Et l’histoire ne s’arrête pas là. L’avenir s’annonce encore plus propre pour les voitures électriques. Des entreprises se spécialisent aujourd’hui dans le recyclage des vieilles batteries. L’idée est de récupérer tous les métaux précieux pour en fabriquer de nouvelles, sans avoir à creuser la terre à nouveau. C’est ce qu’on appelle une économie circulaire. De plus, les chercheurs inventent de nouvelles batteries qui utilisent des matériaux moins rares et dont la fabrication pollue moins. Les voitures électriques de demain seront donc plus propres, dès leur sortie d’usine.
Alors, au final, qui croire ?

Pour résumer, l’affirmation du patron de Toyota n’est pas complètement fausse, mais elle ne s’applique qu’à des situations très précises et de plus en plus rares. Quand on regarde la situation dans son ensemble, sur toute la durée de vie d’une voiture, il n’y a pas vraiment de doute. La voiture électrique est bien la solution la plus respectueuse de l’environnement. Cela ne veut pas dire que les hybrides sont de mauvaises voitures, au contraire ! Pour quelqu’un qui n’est pas encore prêt à passer au 100% électrique, une bonne hybride reste un excellent choix, bien meilleur qu’une simple voiture à essence. Mais si notre but est vraiment d’arriver à un futur sans pollution, la voie de l’électrique semble être la plus prometteuse.
Selon la source : whichcar.com.au