
De plus en plus de gens se tournent vers les voitures électriques. C’est une bonne chose pour la planète et pour le portefeuille, c’est certain. Mais voilà qu’un problème inattendu fait son apparition : beaucoup de passagers se sentent mal à bord, comme s’ils avaient le mal de mer. C’est assez ironique, quand on pense que ces véhicules sont réputés pour leur conduite douce et silencieuse. Heureusement, des chercheurs commencent à comprendre pourquoi notre cerveau est si chamboulé par ces nouvelles voitures.
Votre cerveau essaie de deviner la suite

Pour comprendre le mal des transports, il faut d’abord comprendre comment notre cerveau fonctionne. Imaginez-le comme un capitaine de navire qui essaie constamment d’anticiper les mouvements. Il se base sur des années d’expérience en voiture pour deviner quand le véhicule va accélérer, freiner ou tourner. William Edmond, un doctorant qui étudie ce phénomène en France, explique que le problème survient quand ce que vous ressentez ne correspond pas à ce que votre cerveau avait prévu. Ce conflit entre la prédiction et la réalité, s’il dure trop longtemps, finit par vous donner la nausée. C’est aussi pour cette raison que le conducteur n’est presque jamais malade : c’est lui qui contrôle la voiture, donc son cerveau sait exactement ce qui va se passer.
Le freinage qui change toutes nos habitudes

L’une des plus grandes nouveautés des voitures électriques, c’est le freinage régénératif. Qu’est-ce que c’est ? C’est un système très malin qui récupère l’énergie lorsque la voiture ralentit pour recharger la batterie. Le souci, c’est que cette façon de freiner est très différente de celle d’une voiture à essence. Le ralentissement est parfois plus brusque ou accompagné de vibrations inhabituelles. Notre cerveau, habitué à un freinage classique, est complètement perdu. Il ne comprend pas ces nouvelles sensations, et cette confusion peut vite déranger notre équilibre et provoquer des nausées.
Les vibrations fantômes qui nous dérangent

Ce n’est pas tout. Des études ont montré que les voitures électriques produisent des mouvements à basse fréquence, c’est-à-dire des petites vibrations très lentes qu’on ne sent pas toujours consciemment, mais que notre corps enregistre. Ces vibrations sont connues pour augmenter les risques de nausée. Pour ne rien arranger, un rapport de 2024 a même découvert que les vibrations ressenties directement dans les sièges des voitures électriques aggravaient encore plus ce sentiment de malaise. C’est un peu comme être sur un bateau qui tangue très légèrement : au début, on ne remarque rien, puis le malaise s’installe.
Le silence n'est pas toujours d'or

On pourrait penser que le silence des voitures électriques est un avantage. Et pourtant, il joue aussi un rôle dans le mal des transports. Le bruit familier d’un moteur à essence n’est pas juste un bruit de fond ; c’est un indice pour notre cerveau. Ce ronronnement l’aide à se préparer aux accélérations et aux changements de vitesse. Dans une voiture électrique, ce repère sonore a disparu. Le cerveau est donc privé d’une information cruciale qu’il a utilisée pendant des décennies pour anticiper le mouvement. C’est un peu comme marcher dans le noir : sans repères, on perd plus facilement l’équilibre.
Un problème de plus en plus courant

Si on entend autant parler de ce problème aujourd’hui, c’est aussi parce que les voitures électriques sont partout. En 2024, elles représentaient 22 % de toutes les voitures neuves vendues dans le monde. Forcément, plus il y a de passagers dans ces véhicules, plus il y a de personnes pour remarquer ce désagrément. Les réseaux sociaux sont d’ailleurs remplis de vidéos où des gens racontent leur expérience, se plaignant de vertiges ou de nausées. Cela commence même à inquiéter certains acheteurs potentiels, qui hésitent à franchir le pas.
Même la police n'y échappe pas

Pour vous dire à quel point le problème est réel, il ne touche pas que les passagers ordinaires. Au Danemark, des policiers ont fait le test d’intégrer des voitures électriques à leur flotte. Et surprise : eux aussi se sont sentis malades ! Ils ont vite compris qu’ils n’étaient pas immunisés contre ce phénomène. Cette anecdote montre bien que ce n’est pas qu’une question de sensibilité personnelle, mais un véritable défi posé par cette nouvelle technologie, même pour des professionnels habitués à passer des heures en voiture.
Conclusion : alors, que faut-il en penser ?

Finalement, ce mal des transports en voiture électrique n’a rien de magique. C’est le résultat d’une combinaison de facteurs : un freinage déroutant, des vibrations inhabituelles et un silence qui prive notre cerveau de ses repères. C’est notre corps qui essaie de s’adapter à une technologie complètement nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que les constructeurs automobiles sont bien conscients du problème. On peut espérer qu’ils trouveront des solutions pour rendre les trajets futurs aussi agréables pour les passagers que pour les conducteurs.
Selon la source : theguardian.com