
Toutes les trois secondes, quelque part dans le monde, une nouvelle personne développe une forme de démence. La plus connue, et de loin la plus fréquente, c’est la maladie d’Alzheimer. Elle représente une énorme partie des cas. On a beau faire des progrès pour la comprendre, on n’a toujours pas trouvé de remède miracle. C’est un vrai casse-tête, surtout parce que les causes sont multiples et encore un peu floues.
On sait quand même que deux coupables jouent un rôle majeur. Imaginez deux petites protéines qui sèment la zizanie dans le cerveau. La première, l’amyloïde-bêta, forme des sortes de plaques collantes entre les cellules du cerveau, ce qui les empêche de bien communiquer. La seconde, la protéine tau, s’accumule à l’intérieur de ces mêmes cellules et finit par les détruire de l’intérieur. C’est la signature de la maladie.
Les traitements d'aujourd'hui, une aide précieuse mais limitée

Pendant des années, les chercheurs se sont concentrés sur l’élimination de ces fameuses plaques d’amyloïde. Et ça a mené à des médicaments, des anticorps monoclonaux, qui ont été approuvés récemment. C’est une avancée, bien sûr.
Seulement voilà, il y a un hic. Ces traitements ne sont efficaces qu’au tout début de la maladie. Ils n’inversent pas les dégâts déjà faits et peuvent même causer des effets secondaires assez sérieux, comme des gonflements ou des saignements dans le cerveau. Et surtout, ils s’attaquent uniquement à l’amyloïde-bêta, laissant l’autre saboteur, la protéine tau, continuer son travail de destruction. On ne résout donc que la moitié du problème.
Une découverte totalement inattendue venue de notre estomac

Et si la solution, ou du moins une partie, venait d’un endroit complètement inattendu ? C’est là que l’histoire devient fascinante. Des chercheurs ont découvert qu’une protéine issue de l’Helicobacter pylori – oui, cette fameuse bactérie connue pour donner des ulcères à l’estomac – pourrait bloquer l’accumulation des deux protéines toxiques d’Alzheimer.
C’est une sacrée surprise ! À la base, les scientifiques n’étudiaient même pas Alzheimer. Ils se demandaient juste comment cette bactérie interagissait avec d’autres microbes. Parfois, la science, c’est ça : on cherche quelque chose et on tombe sur un trésor qu’on n’attendait pas du tout.
Alors, comment ça marche exactement ?

Les chercheurs se sont penchés sur une protéine bien connue de cette bactérie, et plus précisément sur un petit bout de cette protéine, qu’ils ont appelé CagAN. Ils l’ont mise en contact avec les protéines d’Alzheimer dans des éprouvettes en laboratoire. Et là, bingo !
Même en très petite quantité, ce fragment de protéine a presque complètement empêché l’amyloïde-bêta de former ses amas collants. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, ils se sont rendu compte que ça marchait aussi sur la protéine tau ! Ce petit bout de bactérie semble donc agir comme un super-garde du corps, empêchant les deux voyous de se regrouper pour faire des dégâts.
Un espoir qui pourrait dépasser Alzheimer

Le plus fou dans tout ça, c’est que les bienfaits de cette découverte pourraient aller bien plus loin. Les scientifiques ont fait d’autres tests, et il semblerait que ce même fragment de protéine bactérienne puisse aussi bloquer les protéines responsables d’autres maladies.
Lesquelles ? Eh bien, la protéine qui s’accumule dans la maladie de Parkinson, et aussi celle impliquée dans le diabète de type 2. C’est énorme. Ça laisse penser que toutes ces maladies, bien que différentes, pourraient avoir un mécanisme de base en commun. Et ce fragment de protéine pourrait être une sorte de clé universelle pour perturber ce mécanisme.
Restons prudents : la route est encore longue

Bon, avant de crier victoire, il faut rester réaliste. C’est une avancée formidable, mais il est très important de souligner que toutes ces expériences ont eu lieu en laboratoire. Elles n’ont pas encore été testées sur des animaux, et encore moins sur des êtres humains. Le chemin est donc encore très long avant d’imaginer un médicament.
Mais cette découverte ouvre une porte incroyable. Elle nous pousse aussi à voir les choses différemment. Peut-être que cette bactérie, qu’on a toujours vue comme une ennemie, a aussi un bon côté ? Au lieu de chercher à éliminer tous les microbes, on pourrait un jour apprendre à utiliser certaines de leurs parties pour nous aider. C’est une nouvelle façon de penser la médecine, plus fine et plus personnalisée. Un bel espoir pour l’avenir.
Selon la source : inano.au.dk