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La psilocybine : un nouvel espoir contre la peur et la dépression chez les patients atteints de cancer
Crédit: freepik

Plus qu’une simple drogue récréative

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Quand on entend le mot « psychédélique », on pense souvent à des fêtes, à des expériences un peu folles. Mais aujourd’hui, des chercheurs très sérieux se penchent sur ces substances pour une raison bien différente et, honnêtement, bien plus profonde. Ils explorent la psilocybine, le composant actif des champignons magiques, comme un outil pour aider les personnes qui font face à la maladie et à la mort.Une grande étude est en cours à l’Université du Colorado et à l’Université de New York. L’objectif ? Voir si la psilocybine peut vraiment apaiser l’anxiété, la dépression et cette peur si humaine de la fin qui hante de nombreux malades du cancer en phase avancée. L’idée n’est pas nouvelle, mais cette fois, on met les petits plats dans les grands pour le faire de manière contrôlée, sérieuse, avec de vrais thérapeutes et un suivi sur le long terme.

Quand les traitements habituels ne suffisent plus

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Le Dr Stacy Fischer, qui dirige l’étude, voit tous les jours des patients que les médicaments classiques n’aident pas vraiment. Elle le dit sans détour : « Les antidépresseurs, comme les ISRS, ont souvent peu ou pas de bénéfice pour ces patients ». C’est un constat assez terrible, quand on y pense. Les traitements pharmacologiques actuels ont leurs limites.Et la thérapie par la parole ? Bien sûr, ça peut aider. Mais c’est un processus long, et quand on se sent mal physiquement, épuisé par la maladie, c’est difficile de trouver l’énergie pour ce travail. Même l’exercice, qui est un excellent remède contre la déprime, n’est souvent plus possible. Le corps ne suit plus, et c’est une perte de plus à accepter. Alors, que reste-t-il ? La psilocybine propose quelque chose de radicalement différent : une ou deux séances intenses, encadrées par des thérapeutes, qui pourraient changer la façon dont les patients voient leur maladie, leurs peurs, et même la mort.

Comment se déroule une séance, concrètement ?

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Tout est très encadré, ce n’est pas du tout improvisé. Avant de recevoir quoi que ce soit, les patients ont trois séances de préparation avec des thérapeutes. Le jour J, ils reçoivent soit 25 milligrammes de psilocybine de synthèse, soit un placebo. La séance dure huit heures, dans une pièce calme et apaisante.

Imaginez : un masque sur les yeux pour favoriser l’introspection, un casque sur les oreilles avec une musique spécialement choisie, et surtout, deux thérapeutes présents en permanence. Si jamais l’anxiété monte, une aide est possible, même si le Dr Fischer précise que c’est très rare. Mais le plus important, c’est peut-être ce qui se passe après. On appelle ça l’« intégration ». Les mêmes thérapeutes aident le patient à donner un sens à tout ce qui a émergé pendant la séance : du chagrin, des traumatismes anciens, de l’amour, des peurs… C’est ce suivi qui semble être la clé.

Qu’est-ce que les patients ressentent vraiment ?

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Difficile de mettre des mots sur ce que vivent les patients. Le Dr Fischer dit que beaucoup décrivent l’expérience comme « ineffable », c’est-à-dire au-delà des mots. Une idée revient souvent : celle de faire partie de quelque chose de plus grand, d’être tous connectés. Et ce ne serait pas juste une croyance, mais une sorte de réalité objective ressentie de l’intérieur. C’est assez puissant, non ?Cependant, tout le monde n’a pas une expérience mystique. Jim Grigsby, un psychologue de l’étude, explique que l’expérience psychédélique elle-même a des effets thérapeutiques. On dirait que la psilocybine assouplit nos pensées rigides. Le fameux slogan « Voilà votre cerveau sous l’emprise de la drogue » était complètement à côté de la plaque. En fait, les scanners montrent que le cerveau est comme illuminé, avec des connexions qui s’activent partout. C’est une période où le cerveau est incroyablement ouvert à de nouvelles perspectives.

Un retour aux sources de la science

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Cette recherche ne sort pas de nulle part. Dans les années 50 et 60, des centaines d’études avaient déjà été menées sur les psychédéliques pour traiter l’alcoolisme ou l’anxiété de fin de vie. Puis, pour des raisons politiques, tout s’est arrêté brutalement. Un vrai gâchis, si vous voulez mon avis.L’intérêt est revenu doucement dans les années 90, et de nouvelles études ont montré qu’on pouvait administrer la psilocybine en toute sécurité et obtenir des bénéfices psychologiques durables. La grande différence aujourd’hui, c’est la rigueur et les garde-fous. Fini le temps où on donnait une substance au patient avant de le laisser seul dans une pièce. Aujourd’hui, tout est fait pour préparer, accompagner et suivre les participants, car ce qui peut émerger durant ces séances peut changer une vie.

Conclusion : Et après ? Quel avenir pour cette thérapie ?

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L’équipe du Colorado ne compte pas s’arrêter là. D’autres essais sont déjà prévus pour la dépression résistante, ou pour aider les personnes en rémission d’un cancer qui vivent dans la terreur d’une rechute. Il est même question d’une étude sur la douleur chronique chez les personnes âgées.

Bien sûr, le chemin est encore long. Les préjugés, les lois… tout cela complique les choses. Mais le Dr Fischer est optimiste. Elle pense que si la science est rigoureuse et de qualité, les stigmas finiront par tomber. Jim Grigsby, lui, est plus prudent, il a déjà vu une vague d’enthousiasme retomber dans les années 70. Mais il reste plein d’espoir. Basé sur ce qu’on sait aujourd’hui, il pense que cette approche pourrait devenir un outil de traitement très important à l’avenir. Une porte s’est ouverte, et pour beaucoup de gens, c’est déjà une immense lueur d’espoir.

Selon la source : earth.com

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