Des traces vieilles de 22 000 ans confirment l’usage des premiers véhicules de transport
Auteur: Simon Kabbaj
L’histoire du transport humain vient de connaître un tournant majeur. Des chercheurs ont découvert, dans le parc national de White Sands, au Nouveau-Mexique, des traces fossilisées vieilles de 22 000 ans, qui constituent la plus ancienne preuve connue de l’utilisation d’un moyen de transport. Ces marques, associées à des empreintes humaines, suggèrent que nos ancêtres utilisaient déjà des traîneaux rudimentaires pour déplacer des charges lourdes bien avant l’invention de la roue. Cette découverte repousse de plus de 10 000 ans la date à laquelle on pensait que les humains avaient commencé à utiliser des outils pour faciliter le transport.
Des marques mystérieuses gravées dans la roche

En explorant les terres du Nouveau-Mexique, une équipe de chercheurs a mis au jour des marques parallèles figées dans la pierre, témoignage d’un déplacement ancien. Ces traces ont été laissées dans de la boue séchée, progressivement recouverte de sédiments, qui se sont transformés en roche au fil des millénaires. Leur disposition régulière et linéaire a immédiatement intrigué les scientifiques, qui ont cherché à comprendre leur origine.
Une technologie primitive mais efficace

Les analyses ont révélé que ces traces étaient probablement laissées par des traîneaux rudimentaires constitués de simples perches en bois attachées ensemble. Cette méthode de transport, appelée travois, était encore utilisée par les peuples autochtones d’Amérique du Nord bien plus tard. Ce qui est exceptionnel, c’est que jamais une preuve aussi ancienne de leur utilisation n’avait été retrouvée. Cette découverte prouve que, bien avant l’apparition des chariots ou des charrettes, les premiers humains avaient déjà trouvé un moyen d’alléger leurs charges.
Des empreintes humaines en guise d’indices

Autour de ces marques, les scientifiques ont observé des empreintes de pas humaines, indiquant que ces traîneaux étaient tirés par des hommes, et non par des animaux. Parmi ces empreintes, beaucoup appartiennent à des enfants, ce qui suggère que les plus jeunes suivaient ou accompagnaient les adultes dans leurs déplacements. Une scène qui rappelle une famille moderne poussant un chariot dans un supermarché, selon le professeur Matthew Bennett, l’un des chercheurs principaux.
Une expérience pour confirmer l’hypothèse

Pour s’assurer de la nature exacte de ces traces, les scientifiques de l’université de Bournemouth ont mené une expérience fascinante. Ils ont recréé des travois en bois et les ont traînés sur des sols boueux, notamment en Angleterre et aux États-Unis. Résultat : les empreintes laissées dans la boue ressemblaient exactement aux marques fossilisées retrouvées à White Sands. Cette expérience a permis de valider la théorie selon laquelle ces traces remontent à plus de 20 000 ans et qu’elles témoignent d’un transport humain rudimentaire.
Un pas de géant pour l’archéologie

Cette découverte majeure réécrit l’histoire du transport humain. Jusqu’à présent, les plus anciennes preuves de déplacement provenaient de peintures rupestres montrant des animaux domestiqués, datant d’environ 10 000 ans. Or, les traces de White Sands démontrent que nos ancêtres maîtrisaient déjà l’art du transport bien plus tôt. Ces indices offrent une nouvelle perspective sur la manière dont les premiers peuples se déplaçaient et transportaient leurs biens à travers les continents.
Conclusion

Loin d’être de simples chasseurs nomades marchant à pied, nos ancêtres de l’âge de glace étaient ingénieux et créatifs. Grâce à ces travois rudimentaires, ils pouvaient transporter des charges plus lourdes et survivre dans des environnements hostiles. Cette découverte nous rapproche un peu plus de la vie quotidienne de ces premiers peuples et nous aide à mieux comprendre leur mode de vie, il y a plus de 20 000 ans. Peut-être que d’autres fouilles nous révéleront encore des surprises sur l’ingéniosité des premiers humains !