Un message secret vieux de 3 300 ans enfin révélé sur l’obélisque égyptien de Paris

L’obélisque de la Concorde, aussi appelé obélisque de Louxor, est l’un des deux piliers jumeaux construits sous le règne de Ramsès II vers le XIIIe siècle avant notre ère. À l’origine dressé devant le temple de Louxor en Haute-Égypte, il a été transporté à Paris en 1833, un exploit technique pour l’époque. Depuis, il trône fièrement sur la célèbre place, célébrant la fascination française pour l’Égypte antique.

C’est lors d’un chantier de restauration en 2021 que le spécialiste en hiéroglyphes Jean-Guillaume Olette-Pelletier a eu une chance unique : accéder aux parties les plus hautes du monument, habituellement invisibles depuis le sol. Grâce aux échafaudages, il a pu scruter de près le sommet doré en forme de pyramide de l’obélisque, et remarquer des signes curieux.

Les signes identifiés n’étaient pas des hiéroglyphes ordinaires. Olette-Pelletier a vite compris qu’ils faisaient partie d’une technique rare : la cryptographie hiéroglyphique, conçue pour cacher des messages à ceux qui ne savaient pas les lire. Ce type d’écriture nécessite une lecture en 3D, un savoir que seuls une poignée d’experts dans le monde maîtrisent aujourd’hui. L’Égypte ancienne, loin d’être figée, utilisait donc des codes pour réserver certaines informations à une élite.

L’égyptologue a également découvert que le message ne se révélait que si on le regardait selon un angle très particulier, précisément à 45 degrés. Il s’est rendu compte que l’angle d’observation idéal correspondait… au milieu du Nil ! Car autrefois, les nobles arrivaient en bateau au temple de Louxor, et c’est à eux que le message était destiné, pendant la grande fête annuelle d’Opet, qui célébrait la force divine du dieu Amon.

Et que disait ce message caché depuis des millénaires ? Il glorifiait Ramsès II, présentant le pharaon comme un être divin et tout-puissant, choisi des dieux. Un second message appelait à faire des offrandes pour apaiser la colère divine. Ces inscriptions avaient pour but de légitimer le pouvoir royal et de renforcer la foi du peuple. Un message de propagande millénaire, invisible au commun des mortels, mais décodé aujourd’hui grâce à la persévérance d’un chercheur.

Olette-Pelletier prévoit maintenant de publier ses recherches dans la revue spécialisée ENiM, espérant encourager de nouvelles explorations du patrimoine égyptien. Ce cas montre que même les monuments les plus célèbres n’ont pas livré tous leurs secrets, et que la science moderne peut encore faire parler les pierres anciennes. L’obélisque de Paris, silencieux depuis des siècles, nous transmet ainsi un message venu du fond des âges.

L’obélisque de la Concorde nous rappelle que les vestiges du passé n’ont pas fini de nous surprendre. Grâce à l’alliance entre la technologie moderne, la science historique et la passion humaine, un message vieux de 3 300 ans a pu retrouver la lumière.

Source : enim