Une mère donne naissance à un bébé conçu à partir d’un embryon congelé depuis 27 ans
Auteur: Simon Kabbaj
Une femme du Tennessee a donné naissance à une petite fille conçue à partir d’un embryon congelé depuis 27 ans, établissant un record mondial et bouleversant notre perception de la fertilité. Tina Gibson, âgée de 29 ans au moment de l’accouchement, a mis au monde une fille en parfaite santé dont l’embryon avait été congelé au début des années 1990. Ce fait marquant allie l’exploit scientifique à une profonde quête de parentalité, tout en mettant en lumière une voie encore méconnue : l’adoption d’embryons.
Un rêve devenu réalité grâce à l’adoption embryonnaire

Emma Wren Gibson est née en 2017, mais son histoire débute bien avant, en 1990, lorsqu’un couple ayant recours à la fécondation in vitro (FIV) décide de faire don de ses embryons non utilisés. Conservés dans de l’azote liquide à près de -200°C, ces embryons ont été figés dans le temps. Tina et son mari Benjamin, confrontés à l’infertilité à cause de la mucoviscidose de Benjamin, se tournent vers le National Embryo Donation Center (NEDC) à Knoxville. Grâce à cet organisme, ils découvrent l’adoption d’embryons comme solution.
Une grossesse miraculeuse dès la première tentative

Bien que l’adoption embryonnaire leur soit étrangère, les Gibson s’engagent avec espoir. L’un des embryons congelés est soigneusement décongelé puis implanté dans l’utérus de Tina. À la surprise générale, elle tombe enceinte dès la première tentative. La naissance d’Emma fait alors les gros titres : jamais un embryon aussi ancien n’avait conduit à une naissance vivante. Tina résume l’essentiel avec simplicité : « Je voulais juste un bébé. Je me fichais de battre un record du monde. »
Une deuxième naissance et un nouveau record mondial

En 2020, un second miracle survient : Tina donne naissance à Molly, la sœur génétique d’Emma. Elle aussi issue d’un embryon congelé en 1992, Molly devient alors le nouveau record du monde de la plus longue conservation avant naissance, soit plus de 27 ans. Les deux sœurs, nées sans complications, confirment la viabilité à long terme des embryons congelés. Le Dr Jeffrey Keenan, directeur du NEDC, qualifie cette avancée de « révolutionnaire ».
Un bouleversement émotionnel et éthique

Ces naissances spectaculaires suscitent aussi des interrogations éthiques et émotionnelles. Que ressentira un enfant né d’un embryon presque aussi vieux que sa mère ? Pour les Gibson, l’amour dépasse toutes ces considérations. Tina affirme : « Je ne pense pas à elle comme à un vieil embryon. C’est notre petite fille. » Ce témoignage met en lumière la force du lien parental tissé dès la grossesse, et le potentiel émotionnel unique de l’adoption embryonnaire.
Une porte ouverte sur l’avenir de la fertilité

Le parcours des Gibson remet en cause nos limites préconçues sur la fertilité. Là où l’on croyait les embryons viables pendant quelques années seulement, Emma et Molly prouvent le contraire. Si les conditions de conservation sont respectées, les embryons peuvent rester viables bien plus longtemps, ouvrant la voie à de nouvelles possibilités pour les couples infertiles. À l’heure où les traitements FIV coûtent cher, l’adoption d’embryons congelés devient une alternative prometteuse.
Conclusion – Une histoire d’amour, d’espoir et de science

L’histoire d’Emma et Molly est bien plus qu’un record médical. C’est le récit d’une famille formée par amour, guidée par l’espoir et rendue possible grâce aux avancées scientifiques. Leur naissance montre que même après 27 ans de sommeil glacé, la vie peut éclore. Ce témoignage donne de l’espoir à d’innombrables familles à travers le monde et redéfinit ce que l’on croyait possible en matière de maternité.
Source : bbc