Des satellites d’Elon Musk tombent du ciel au Canada après une violente tempête solaire
Auteur: Simon Kabbaj
Avec l’augmentation des tempêtes solaires, les satellites de communication Starlink, mis en orbite par SpaceX, sont de plus en plus menacés. Une récente étude révèle que ces perturbations solaires accélèrent la chute de ces satellites vers la Terre, remettant en question la sécurité de leur retour. Alors que l’orbite terrestre devient surpeuplée, comprendre l’impact de la météo spatiale devient une priorité absolue pour les chercheurs.
Une activité solaire en pleine effervescence

Depuis 2020, le Soleil se rapproche de son “maximum solaire”, un pic d’activité qui survient tous les 11 ans. Cette intensité accrue provoque des tempêtes magnétiques plus fréquentes, lesquelles affectent directement les satellites en orbite basse. Les Starlinks de SpaceX, en particulier, voient leur durée de vie réduite de manière significative. D’après une étude préliminaire dirigée par Denny Oliveira de la NASA, 523 satellites ont déjà chuté dans l’atmosphère entre 2020 et 2024 à cause de ces phénomènes.
Des satellites poussés hors de leur trajectoire

Les chercheurs ont utilisé des méthodes statistiques poussées pour analyser les trajectoires de ces satellites. Ils ont constaté que les tempêtes géomagnétiques, en réchauffant l’atmosphère terrestre, la dilatent. Cela entraîne une augmentation du frottement sur les satellites, les forçant à perdre de l’altitude plus rapidement. Résultat : leur durée de vie est raccourcie de 10 à 12 jours, ce qui complique fortement toute tentative de rentrée contrôlée dans l’atmosphère.
Un risque accru de collision et de débris

Cette perte d’altitude plus rapide augmente également le risque de collision entre satellites. Les modèles de prévision actuels ne tiennent pas suffisamment compte des perturbations causées par les orages magnétiques. Pire encore, les satellites réintègrent l’atmosphère à des vitesses plus élevées, ce qui pourrait favoriser la survie de certains débris lors de la désintégration. Une hypothèse que les chercheurs souhaitent confirmer par de futures analyses.
Des débris déjà retrouvés sur Terre

Bien que les Starlinks soient conçus pour se désintégrer complètement lors de leur rentrée, cela ne se produit pas toujours. En 2024, un fragment de 2,5 kg a été retrouvé sur une ferme au Canada, dans la province de Saskatchewan. SpaceX a reconnu cette possibilité, tout en affirmant que le risque pour les humains est inexistant, que ce soit sur terre, en mer ou dans les airs. Mais cette déclaration n’a pas rassuré tous les experts.
Une saturation de l’espace en pleine accélération

Aujourd’hui, on compte plus de 7 500 satellites Starlink en orbite, selon l’astronome Jonathan McDowell de Harvard. Et SpaceX prévoit d’en lancer jusqu’à 42 000. En parallèle, d’autres entreprises envoient aussi leurs propres satellites, ce qui rend l’espace terrestre de plus en plus encombré. “C’est la première fois dans l’histoire qu’autant de satellites tournent en même temps autour de la Terre”, affirme Denny Oliveira. Selon lui, des rentrées atmosphériques quotidiennes deviendront bientôt la norme.
Conclusion : Anticiper pour protéger la planète

Avec l’augmentation constante des satellites en orbite et des activités solaires, la question de la sécurité devient cruciale. Les scientifiques soulignent l’urgence d’adapter nos modèles de prévision aux effets des tempêtes solaires. Ce n’est qu’en comprenant mieux la dynamique orbitale et les risques de retombées que nous pourrons protéger à la fois les infrastructures spatiales… et les habitants de la planète Terre.
Source : newscientist