
Des chercheurs de l’Université du Michigan ont fait une découverte étonnante : un virus présent chez les singes, appelé herpesvirus saimiri, pourrait bien devenir un allié dans la lutte contre le cancer. Ce virus, qui infecte naturellement les singes écureuils (genre Saimiri), contient une protéine spéciale capable de renforcer le système immunitaire humain. En modifiant cette protéine, les scientifiques ont réussi à améliorer l’efficacité des cellules immunitaires dans leur combat contre les tumeurs.
Une protéine modifiée pour booster les cellules T

La clé de cette avancée réside dans une protéine appelée TIP (tyrosine kinase interacting protein). Dérivée du virus du singe, cette protéine a été génétiquement modifiée par les chercheurs afin d’interagir avec une molécule présente dans les cellules T humaines. L’objectif : déclencher la production de protéines STAT, notamment STAT5, capables d’augmenter la durée de vie et la puissance de ces cellules chargées de détruire les cellules cancéreuses.
Des résultats prometteurs chez les souris

Pour tester leur approche, les scientifiques ont d’abord observé les effets de la protéine TIP dans des boîtes de Petri. Ils ont constaté une forte production de STAT5 dans les cellules T. Ensuite, des expériences ont été menées sur des souris atteintes de mélanome et de lymphome. Les résultats sont encourageants : les cellules T des souris traitées ont vécu plus longtemps et ont éliminé plus efficacement les cellules tumorales, ralentissant ainsi la croissance du cancer.
Vers une nouvelle génération d’immunothérapie

Cette recherche s’inscrit dans le cadre des thérapies dites d’immunothérapie, un domaine en plein essor qui vise à utiliser les capacités naturelles du corps pour combattre le cancer. Les scientifiques pensent que la protéine TIP pourrait renforcer les traitements existants, en prolongeant la vitalité des cellules T utilisées dans ces thérapies.
Le potentiel des virus dans la médecine moderne

Si la protéine TIP est encore à un stade expérimental, d’autres virus sont déjà testés dans le traitement du cancer. Par exemple, le virus de l’herpès simplex 1, responsable du bouton de fièvre, a été modifié pour attaquer directement certaines tumeurs. Des essais cliniques humains sont en cours, et les résultats initiaux sont encourageants. Ces virus, autrefois perçus comme nuisibles, pourraient devenir des armes puissantes contre le cancer.
Une piste à surveiller de très près

Les chercheurs soulignent qu’il faudra encore plusieurs années de recherches avant de savoir si la protéine TIP pourra être utilisée en toute sécurité chez l’être humain. Mais cette découverte montre une fois de plus que la nature regorge de solutions inattendues, parfois même dans les virus que nous avons appris à craindre. Transformer un virus en traitement, c’est aussi une belle revanche scientifique.
Conclusion : Une révolution potentielle en cours

Grâce à un virus de singe, des chercheurs ont peut-être découvert une nouvelle arme contre le cancer. En renforçant les cellules T, cette approche pourrait un jour améliorer l’efficacité des immunothérapies actuelles. Si ces recherches se confirment chez l’homme, cela pourrait marquer un tournant majeur dans la lutte contre les cancers les plus résistants.
Source : science.org