Elon Musk lance son propre parti politique après sa rupture avec Donald Trump

C’est par un message direct, comme à son habitude, que Musk a officialisé la nouvelle. Il avait d’abord sondé ses abonnés en leur demandant s’ils voulaient un nouveau parti politique aux États-Unis. La réponse ayant été massivement positive, il a enchaîné : « Vous le vouliez, vous l’aurez ! » Il a ensuite justifié sa démarche en dénonçant le gaspillage qui, selon lui, mène le pays à la faillite. « Aujourd’hui, l’America Party est créé pour vous rendre votre liberté », a-t-il proclamé. Un nom qui se veut rassembleur, pour défier le système bien établi des Démocrates et des Républicains.

Ce qui rend cette annonce si explosive, c’est le revirement à 180 degrés d’Elon Musk. Il n’y a pas si longtemps, il était l’un des plus fervents et des plus importants soutiens de Donald Trump. Il a dépensé la somme colossale de 250 millions de dollars pour aider Trump à être réélu. On l’a vu danser à ses meetings et même amener son jeune fils de quatre ans au Bureau Ovale. Il avait même été nommé à la tête d’un comité chargé de tailler dans les dépenses du gouvernement, surnommé ‘Doge’. Autant dire qu’ils étaient les meilleurs amis du monde.

Alors, que s’est-il passé ? Tout a volé en éclats à cause d’une loi. Une gigantesque loi sur les dépenses et les impôts que Trump a fièrement baptisée sa « grande et magnifique loi ». Pour Musk, cette loi est une « abomination ». Pourquoi ? Parce qu’elle prévoit des milliards de dollars de dépenses et de réductions d’impôts qui vont creuser la dette américaine, mais surtout, parce qu’elle ne contient pas un centime pour les subventions aux voitures électriques. Un coup dur pour Musk, le patron de Tesla.

La réponse de Trump n’a pas tardé et elle a été… violente. Sur son propre réseau social, il s’est moqué de Musk en disant qu’il était l’homme « le plus subventionné de l’histoire ». « Sans les subventions, Elon devrait probablement fermer boutique et rentrer chez lui en Afrique du Sud », a-t-il lâché. Il a même menacé de lancer des enquêtes sur les aides reçues par les entreprises de Musk, comme SpaceX qui lance des fusées pour le gouvernement, ou Starlink qui fournit internet par satellite à l’armée. Une menace à peine voilée.

Mais au fond, ce nouveau parti, est-ce du sérieux ? Pour l’instant, rien n’indique qu’il ait été officiellement enregistré auprès des autorités électorales. Et surtout, il y a une question majeure : qui pour le diriger ? Car Elon Musk, étant né en Afrique du Sud, n’a pas le droit de se présenter à l’élection présidentielle américaine. Lance-t-il ce parti pour soutenir un autre candidat ? Ou est-ce simplement une plateforme pour peser dans le débat public ? Le flou reste total.

Il faut savoir qu’aux États-Unis, le système politique est une forteresse quasi imprenable, dominée par les deux géants que sont les Démocrates et les Républicains. De nombreux autres partis (les Verts, les Libertariens…) ont bien tenté de se faire une place au soleil, mais sans jamais réussir à menacer sérieusement les deux grands. Même avec les milliards d’Elon Musk, créer une troisième force politique viable relève de l’exploit. L’histoire politique américaine est un véritable cimetière de troisièmes partis.

Alors, que faut-il en penser ? S’agit-il d’une véritable ambition politique pour changer l’Amérique ou d’une nouvelle extravagance d’un milliardaire vexé de ne pas avoir obtenu ce qu’il voulait ? Probablement un peu des deux. Une chose est sûre, cette bataille entre Donald Trump et Elon Musk est bien plus qu’une simple querelle politique. C’est un duel d’égos surdimensionnés qui promet de faire des étincelles. Le spectacle ne fait que commencer.

Selon la source : bbc.com