Une espérance de vie en chute libre
Alors, que se passe-t-il exactement ? Des scientifiques de l’Université du Colorado Boulder, aux États-Unis, ont mené l’enquête et leurs résultats sont frappants. Ils ont découvert que la durée de vie moyenne des dauphins communs femelles a chuté de sept ans depuis 1997. C’est énorme ! Imaginez si l’espérance de vie humaine baissait autant en si peu de temps. On parlerait d’une véritable crise.
Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Un des chercheurs, Etienne Rouby, prévient que si nous ne faisons rien, cette population de dauphins pourrait décliner et, à terme, risquer de disparaître. C’est ce qu’il appelle le risque d’une “extinction finale”.
Le golfe de Gascogne, un paradis devenu piège
Le problème, c’est que cette zone est aussi l’une des plus fréquentées par les bateaux de pêche en Europe. Les dauphins et les pêcheurs se retrouvent donc au même endroit, au même moment, à la recherche des mêmes poissons. Et cette cohabitation forcée tourne souvent au drame pour les dauphins.
Pris au piège : le fléau des captures accidentelles
Les pêcheurs ne cherchent pas à attraper les dauphins, bien sûr. Mais ces derniers se retrouvent souvent coincés dans leurs immenses filets par accident. C’est ce qu’on appelle les “captures accidentelles” ou “bycatch” en anglais. Et malheureusement, la plupart des dauphins qui se font prendre de cette manière ne survivent pas.
Les chiffres font froid dans le dos. Rien que pour l’année 2021, on estime que 6 900 dauphins sont morts de cette façon dans le golfe de Gascogne. C’est un nombre énorme quand on sait que la population hivernale est d’environ 180 000 individus.
Une nouvelle méthode pour voir la vérité en face
L’équipe d’Etienne Rouby a donc utilisé une toute nouvelle approche, beaucoup plus fine. Ils ont étudié les dauphins morts qui s’échouent sur les plages. En analysant les dents de 759 dauphins échoués entre 1997 et 2019, ils ont pu déterminer leur âge au moment de leur mort. C’est un peu comme lire les cernes d’un arbre. Cette méthode leur a permis de voir des changements que les comptages classiques ne montraient pas, avant qu’il ne soit trop tard.
Ce que les chiffres nous disent vraiment
En conséquence, le taux de croissance de la population a diminué de 2,4 % sur cette période. Pour vous donner une idée, une population de dauphins en parfaite santé grandit d’environ 4 % par an. Cela veut dire qu’en 2019, même dans le meilleur des cas, elle ne grandissait plus qu’à 1,6 %. Si cette tendance continue, le taux pourrait devenir négatif, ce qui signifierait que la population commencerait à diminuer. On s’approche dangereusement d’un point de non-retour.
Agir avant qu'il ne soit trop tard
Cependant, le chercheur Etienne Rouby pense qu’on pourrait faire encore mieux. Il suggère une interdiction plus souple. En effet, les dauphins n’arrivent pas toujours pile en janvier. Selon les années, ils peuvent arriver plus tôt ou plus tard. Il faudrait donc adapter les périodes d’interdiction de pêche à la présence réelle des dauphins pour que la protection soit vraiment efficace. Il souligne aussi que d’autres espèces, comme les marsouins ou les grands dauphins, subissent peut-être le même sort et méritent notre attention.
Conclusion : l'avenir de l'océan est entre nos mains
Comme le dit le chercheur, “nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard”. Protéger les dauphins, c’est aussi protéger la santé de nos océans, et finalement, nous protéger nous-mêmes. C’est une responsabilité que nous devons tous prendre au sérieux.
Selon la source : scitechdaily.com