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Déchets du grand montréal : bras de fer pour un projet d’enfouissement sur une terre agricole
Crédit: freepik

Un projet qui divise

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Où enfouir les déchets du Grand Montréal ? La question, en apparence simple, vire au casse-tête dans Lanaudière. Un projet d’agrandissement d’un important lieu d’enfouissement sur une terre agricole protégée vient de se heurter au refus des autorités, mais la municipalité régionale et l’entreprise concernée n’ont pas l’intention de baisser les bras.

La fin de non-recevoir des gardiens du territoire agricole

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La décision de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a été claire : pas question d’exclure cette terre cultivable de la zone protégée. Dans leur rapport, les commissaires soulignent qu’une alternative crédible existe. Une autre parcelle, déjà propriété de l’entreprise EBI, est disponible à proximité, sur un terrain zoné industriel dans la MRC voisine. Cet emplacement, arguent-ils, permettrait de limiter les impacts sur le monde agricole.

Un site sensible aux enjeux multiples

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Le projet n’est pas anodin. On parle ici de 87 hectares, soit l’équivalent de près de 200 terrains de football, actuellement composés de cultures, de bois et de milieux humides. Ce site, géré par Dépôt Rive-Nord, une filiale d’EBI, reçoit déjà près de 20 % des déchets de la Communauté urbaine de Montréal. L’agrandissement se ferait à un jet de pierre de la tourbière de Lanoraie et à quelques dizaines de mètres seulement de certaines habitations. L’entreprise estime que sans cet agrandissement, le site actuel sera saturé d’ici 2032.

La mrc de joliette conteste pour des raisons financières

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Loin de s’avouer vaincue, la MRC de Joliette a décidé de porter la décision en appel devant le Tribunal administratif du Québec, dénonçant des « erreurs de droit et de fait ». La directrice générale de la MRC, Nancy Fortier, a été très claire : les avantages financiers du projet doivent revenir aux contribuables de son territoire, pas à ceux de la MRC voisine. Ces « impératifs financiers », comme les a qualifiés le préfet, font écho à des ententes signées avec EBI, engageant l’entreprise à verser plus de 2 millions de dollars à la municipalité et à la MRC.

EBI persiste et cherche une solution

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Du côté de l’entreprise, on ne change pas de cap. EBI maintient que le site de Saint-Thomas est « l’endroit tout désigné » pour poursuivre ses activités. « Nous sommes en train d’analyser la situation. Nous cherchons une solution », a commenté Nicolas Perrino, directeur des affaires juridiques chez EBI. Cette déclaration signale bien que la compagnie n’a pas abandonné l’idée d’utiliser le terrain agricole pour son expansion.

Québec, prudent mais préoccupé

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Et le gouvernement dans tout ça ? Officiellement, le ministère de l’Environnement attend l’étude d’impact avant de se prononcer, mais les signaux d’alarme ont déjà été tirés. Un avis envoyé par Québec à la MRC en septembre 2024 compilait les inquiétudes de pas moins de cinq ministères. On y évoquait la présence de milieux humides, d’espèces vulnérables, la perte de terres cultivables, la destruction de boisés et les nuisances potentielles pour les résidents. Bref, une série de feux rouges qui compliquent sérieusement la donne.

Conclusion : une impasse à haut risque

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Le dossier se retrouve donc dans une impasse complexe. D’un côté, les intérêts économiques d’une MRC et la stratégie d’une entreprise privée. De l’autre, la protection du territoire agricole et des préoccupations environnementales sérieuses soulevées jusqu’au plus haut niveau de l’État. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement, qui pourrait ultimement utiliser un décret pour trancher, mais qui devra le faire face à un front de critiques déjà bien fourni.

Selon la source : lapresse.ca

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