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Staphylocoque Doré : Comment cette bactérie aggrave une maladie de peau rare chez l’enfant

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Staphylocoque Doré : Comment cette bactérie aggrave une maladie de peau rare chez l’enfant
Crédit: freepik
On connaît tous, au moins de nom, le staphylocoque doré. C’est une bactérie qui vit un peu partout, souvent sans causer de soucis. Mais pour des enfants atteints d’une maladie génétique de la peau très rare, elle se transforme en un véritable fléau. Des scientifiques français viennent de faire une découverte majeure. Ils ont enfin réussi à montrer comment ce microbe, si commun, dérègle complètement le système immunitaire de ces jeunes patients. C’est une avancée qui pourrait, on l’espère, vraiment changer leur vie.

  Une maladie de peau particulièrement cruelle

Une maladie de peau particulièrement cruelle
Crédit: freepik
Cette maladie porte un nom compliqué : l’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive, ou EBDR. Pour faire simple, imaginez avoir une peau aussi fragile que les ailes d’un papillon. C’est une maladie qui vient d’un défaut dans un gène, le gène COL7A1. À cause de cette anomalie, la peau n’est pas bien ‘solide’. Le moindre petit frottement, la plus légère pression, et voilà que des cloques douloureuses et des plaies apparaissent. C’est un combat de tous les instants pour ces enfants, qu’on appelle souvent les ‘enfants papillons’, et pour leurs parents.

  Le rôle du staphylocoque doré : l'ennemi qui s'installe

Le rôle du staphylocoque doré : l'ennemi qui s'installe
Crédit: freepik
Le staphylocoque doré, lui, est un opportuniste. Il profite de cette peau abîmée pour s’y installer et coloniser les plaies. Et c’est là que les choses se gâtent vraiment. Il faut savoir qu’il existe plusieurs ‘familles’ de staphylocoques, des souches différentes. Certaines sont bien plus méchantes que d’autres. L’étude a justement prouvé que la gravité de la maladie est directement liée à la souche de la bactérie présente sur la peau de l’enfant.

Les conséquences sont parfois terribles : des cloques dans la bouche, dans l’œsophage, qui rendent l’alimentation difficile… mais aussi sur les mains et les pieds. Ces blessures peuvent laisser des cicatrices si graves qu’elles finissent par ‘souder’ les doigts ou les orteils entre eux. Un vrai drame.

  Un système immunitaire complètement déboussolé

Un système immunitaire complètement déboussolé
Crédit: freepik
En temps normal, notre système immunitaire fait bien la différence entre les bonnes bactéries, nos amies, et les mauvaises. Mais chez ces enfants, le staphylocoque semble brouiller les pistes. Il pirate leurs défenses. Les chercheurs ont observé un phénomène très clair chez les enfants les plus sévèrement touchés : une suractivité de certaines cellules de défense (les lymphocytes T CD4+ et les cellules MAIT). Ces cellules se mettent à produire en très grande quantité une molécule inflammatoire, l’interleukine-17A. C’est un peu comme si l’alarme incendie sonnait en permanence dans le corps, créant une inflammation continue qui, au lieu de guérir, aggrave encore plus les plaies.

  Comment les scientifiques ont-ils découvert cela ?

Comment les scientifiques ont-ils découvert cela ?
Crédit: freepik
Pour en arriver là, l’équipe menée par le Dr Anne Jamet à Paris a réalisé une étude très pointue. Ils ont comparé un groupe de 15 enfants atteints de l’EBDR (5 avec une forme modérée et 10 avec une forme sévère) à 18 enfants en parfaite santé. Ils ont analysé leur sang sous toutes les coutures, en observant de près 30 types de cellules immunitaires et près de 800 protéines différentes. Un vrai travail de détective pour comprendre les mécanismes intimes de la maladie.

  Conclusion : Une nouvelle piste pleine d'espoir

Conclusion : Une nouvelle piste pleine d'espoir
Crédit: freepik
Alors, à quoi bon savoir tout ça ? Eh bien, c’est une lueur d’espoir immense. Premièrement, comprendre que certaines souches de la bactérie sont pires que d’autres pourrait aider les médecins à mieux prédire comment la maladie va évoluer chez un enfant. C’est déjà un grand pas. Mais il y a mieux. Le fait d’avoir identifié le rôle clé de l’interleukine-17A ouvre une porte incroyable. Pourquoi ? Parce qu’il existe déjà des traitements, des ‘anticorps monoclonaux’, qui bloquent précisément cette molécule et qui sont utilisés pour d’autres maladies de peau. On pourrait donc imaginer les tester chez ces enfants. C’est un espoir concret de pouvoir enfin soulager leurs douleurs et aider leurs plaies à cicatriser. Le chemin est encore long, mais la recherche vient de faire un bond en avant.

Selon la source : medicalxpress.com

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