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Climat Environnement Science

L’Antarctique sur le fil : le continent blanc a-t-il déjà basculé ?

 Auteur: Adam David
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L’Antarctique sur le fil : le continent blanc a-t-il déjà basculé ?
Crédit: lanature.ca (image IA)
C’est un bulletin de santé qui ne rassure personne. Alors qu’un débat agite la communauté scientifique sur le recul spectaculaire d’un glacier, deux autres études viennent jeter une lumière crue sur la fragilité de l’Antarctique. Le message est clair : le continent blanc est peut-être déjà en train de basculer, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour nous tous.

  Hektoria, le glacier qui cachait la forêt

Hektoria, le glacier qui cachait la forêt
Crédit: lanature.ca (image IA)
Tout est parti d’une publication qui a fait grand bruit. En cause, le glacier Hektoria, qui aurait reculé de huit kilomètres en à peine deux mois. Pour les auteurs de l’étude, c’est la preuve d’une déstabilisation rapide, un phénomène qui, s’il se répétait, pourrait accélérer brutalement la montée des eaux. Mais le diagnostic ne fait pas l’unanimité. D’autres chercheurs tempèrent, expliquant que cette partie du glacier flottait déjà et que ce mouvement, bien qu’impressionnant, n’aurait rien d’exceptionnel. Cette controverse a pourtant eu le mérite de mettre en lumière des travaux de fond, peut-être plus inquiétants encore.

  Le glaçon dans le bol, ou pourquoi la glace flottante est cruciale

Le glaçon dans le bol, ou pourquoi la glace flottante est cruciale
Crédit: lanature.ca (image IA)
Pour comprendre l’enjeu, imaginez un simple glaçon dans un verre d’eau. S’il fond, le niveau ne monte pas. C’est le principe de la banquise. Mais en Antarctique, la situation est différente. Les immenses plateformes de glace flottante qui entourent le continent agissent comme des verrous, des bouchons qui retiennent les gigantesques glaciers terrestres. Si ces barrières cèdent, c’est comme si on ouvrait les vannes : la glace continentale se déverserait bien plus vite dans l’océan, et là, le niveau de la mer monterait pour de bon.

  60 % des boucliers de glace menacés de disparition

60 % des boucliers de glace menacés de disparition
Crédit: lanature.ca (image IA)
Le problème, c’est que ces verrous sont en train de sauter. Une équipe de l’Institut des géosciences de Grenoble a fait les calculs, et ils sont sans appel. Dans un scénario de fortes émissions de gaz à effet de serre, 60 % de ces plateformes glacées seraient tout simplement « vouées à disparaître ». L’océan, en se réchauffant, les grignoterait par le dessous jusqu’à leur effondrement. Sans ces remparts, l’écoulement des glaciers vers la mer s’emballerait.

  Chaque dixième de degré compte

Chaque dixième de degré compte
Crédit: lanature.ca (image IA)
Tout n’est pas encore perdu, nuancent les chercheurs français. Si l’humanité parvenait à limiter le réchauffement climatique à 2 °C, la quasi-totalité de ces précieuses barrières pourrait être sauvée. Un objectif qui, s’il semble de plus en plus difficile à atteindre, reste techniquement possible. Il demanderait toutefois des efforts de réduction d’émissions que l’on peine à voir se concrétiser aujourd’hui. L’enjeu est de taille : c’est notre capacité à freiner la montée des eaux pour les siècles à venir qui se joue maintenant.

  Le point de bascule, une hypothèse qui devient réalité ?

Le point de bascule, une hypothèse qui devient réalité ?
Crédit: lanature.ca (image IA)
Cette conclusion fait écho à une autre synthèse scientifique, encore plus alarmiste. Pour une équipe internationale, le doute n’est plus vraiment permis : l’Antarctique occidental aurait probablement déjà franchi un point de non-retour. Les signaux sont là : fonte accélérée, écosystèmes bouleversés, circulation océanique perturbée… L’effondrement complet de cette partie du continent pourrait, à terme, faire grimper le niveau des mers de plus de trois mètres. « Des conséquences catastrophiques pour les générations futures », prévient la climatologue Nerilie Abram. Une mise en garde qui sonne moins comme une prédiction que comme un avertissement sur ce qui nous attend si rien ne change radicalement.

Selon la source : geo.fr

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