Un nouvel échec pour Elon Musk : la fusée censée emmener l’humanité sur Mars se désintègre en plein vol
Auteur: Simon Kabbaj
Le dernier vol d’essai du Starship de SpaceX, présenté comme une étape cruciale vers la conquête de l’espace, s’est soldé par un nouvel échec. Malgré une mise en orbite réussie, l’appareil s’est désintégré au-dessus de l’océan Indien, victime d’un enchaînement de défaillances techniques. Cette tentative, pourtant qualifiée de « succès partiel » par l’entreprise d’Elon Musk, relance les doutes sur la fiabilité du système censé emmener des humains sur la Lune et Mars.
Une explosion au lieu d’un amerrissage maîtrisé

Le vol devait se conclure par un amerrissage dans le golfe du Mexique, mais la réalité a été tout autre. 21 secondes après l’activation des moteurs d’atterrissage, le Starship a explosé, échouant à atteindre sa zone de récupération. Il s’agissait du neuvième vol d’essai, et bien que quatre vols aient déjà atteint tous leurs objectifs pour le vaisseau, ce vol fut un nouvel échec, y compris pour le Super Heavy Booster, qui avait pourtant été réutilisé pour la première fois.
Des objectifs ambitieux, mais des tests ratés

Le lancement avait eu lieu depuis Starbase, au Texas, à 18h36 (heure locale). Le vaisseau a volé durant près de 48 minutes, mais plusieurs éléments essentiels ont échoué. Huit satellites de démonstration devaient être libérés, mais la trappe est restée bloquée. De plus, le test de rallumage du moteur Raptor dans l’espace a été annulé, la fusée ayant perdu le contrôle de son altitude. Ces échecs techniques montrent à quel point le système reste instable.
Une rupture attendue, mais des promesses non tenues

Ce test devait représenter un vrai tournant, une façon d’oublier les échecs des vols d’essai numéro 7 et 8. À ce moment-là, la directrice du site de lancement Starbase, Kathy Lueders, avait même déclaré qu’elle espérait voir le Starship attrapé en plein vol par les bras robotiques appelés “Mechazilla” avant le mois d’avril. Ce système très impressionnant est censé attraper la fusée à la verticale au moment où elle redescend, sans qu’elle touche le sol. Mais cette manœuvre n’a pas pu avoir lieu. Et avec ce nouvel échec, il faudra sûrement attendre plusieurs vols supplémentaires avant qu’un test entièrement réussi ait enfin lieu.
Starship : un projet colossal pour la Lune et Mars

Le Starship, associé à son booster Super Heavy, forme la plus grande fusée jamais construite (122 mètres de haut). C’est un élément central du programme Artemis III de la NASA, prévu pour déposer des astronautes sur la Lune. Mais pour y parvenir, il doit prouver sa sécurité et sa fiabilité. Or, jusqu’ici, chaque échec ajoute un doute sur la capacité du véhicule à remplir ce rôle vital.
Des enjeux politiques et économiques planétaires

Ce projet ne touche pas que SpaceX. La NASA envisage de réduire sa dépendance au système SLS-Orion, au profit d’acteurs privés comme SpaceX ou Blue Origin. Mais cette stratégie soulève des critiques sur les conflits d’intérêts autour de Musk. De plus, les ratés du Starship ont un impact mondial : des vols Qantas ont été retardés, et le gouvernement britannique, selon ProPublica, a demandé à la Federal Aviation Authority (FAA) américaine de modifier les horaires de lancement. L’objectif est de réduire les risques pour les populations et de limiter les conséquences économiques sur les territoires britanniques d’outre-mer et d’autres pays des Caraïbes qui peuvent être touchés par les débris.
Conclusion – Un rêve spatial toujours hors de portée

Le Starship devait symboliser l’avenir de la conquête spatiale, un vaisseau géant, réutilisable, économique, capable de relier la Terre à la Lune, Mars et au-delà. Pourtant, la succession d’échecs – même partiels – fragilise sérieusement cette ambition. Chaque vol devient une course contre la montre, et chaque explosion rappelle que le rêve de Musk de rendre l’humanité multiplanétaire reste encore très loin.
Source : iflscience