La Chine s’apprête à réaliser un test crucial de ravitaillement orbital, sous les yeux des États-Unis
Auteur: Simon Kabbaj
Un événement spatial d’une grande importance est sur le point de se produire : la Chine va tenter un ravitaillement en carburant entre deux de ses satellites en orbite géostationnaire. Cette manœuvre, si elle réussit, pourrait révolutionner la durée de vie des satellites dans l’espace. Pendant ce temps, les États-Unis observent de près cette opération, inquiets des implications stratégiques de cette avancée technologique.
Une rencontre programmée entre deux satellites chinois

Les satellites chinois Shijian-21 et Shijian-25 sont sur le point de se rejoindre dans l’espace. Après plusieurs manœuvres coordonnées, ils se sont rapprochés à une distance de seulement deux degrés de longitude l’un de l’autre. Leur objectif : effectuer un rendez-vous orbital ce mercredi pour un test de ravitaillement inédit en orbite géostationnaire, une zone située à environ 36 000 kilomètres au-dessus de la Terre.
Un test de ravitaillement aux enjeux majeurs

Ce test consiste à transférer environ 142 kilogrammes de carburant (hydrazine) de Shijian-25 vers Shijian-21. Ce dernier, lancé en 2021, semblait avoir épuisé son carburant, mais a récemment repris vie pour se préparer à cette opération. Si le transfert réussit, cela pourrait prolonger la durée de vie du satellite de huit ans, un gain considérable pour les missions spatiales.
Des satellites américains en observation

Deux satellites espions américains, USA 270 et USA 271, se trouvent à proximité de la zone d’opération. Ces engins font partie du programme américain de surveillance spatiale Geosynchronous Space Situational Awareness Program. Bien qu’ils ne participent pas directement à la manœuvre, leur présence souligne l’intérêt stratégique que les États-Unis portent à cette avancée chinoise. Selon la société COMSPOC, leur proximité complexifie la situation locale et soulève des préoccupations en matière de sécurité spatiale.
Une technologie déjà testée par les États-Unis

Les États-Unis ne sont pas étrangers à ce type de technologie. En 2019, la société Northrop Grumman a réussi à ravitailler un satellite en orbite, prolongeant sa mission de cinq ans. De plus, l’U.S. Space Force prépare actuellement ses propres tests de ravitaillement orbital, appelés Tetra-5 et Tetra-6, en collaboration avec des fournisseurs privés.
Une ambition spatiale chinoise en pleine expansion

Les deux satellites chinois ont été développés par l’Académie de technologie spatiale de Shanghai, une branche de la China Aerospace Science and Technology Corporation. Shijian-21 avait déjà démontré ses capacités en remorquant un satellite hors service vers une orbite de rebut, une opération complexe réalisée un an après son lancement. Ce nouveau test confirme la volonté de la Chine de devenir un acteur majeur de l’entretien et de la gestion des satellites en orbite.
Conclusion

Ce test de ravitaillement spatial représente bien plus qu’une simple opération technique. Il marque une étape importante dans la course à la maîtrise de l’espace, avec des implications à la fois technologiques, économiques et stratégiques. Tandis que la Chine avance à grands pas, les États-Unis restent vigilants, conscients que l’avenir de la domination spatiale pourrait bien se jouer à des milliers de kilomètres au-dessus de nos têtes.
Source : universetoday