Les jeunes d’aujourd’hui sont plus malheureux que jamais : un bouleversement mondial du bien-être
Auteur: Simon Kabbaj
Pendant des décennies, les chercheurs ont identifié une constante troublante mais prévisible : le bonheur suivait une courbe en U, atteignant un creux au milieu de la vie, avant de remonter avec l’âge. Cette règle semblait presque biologique, valable partout dans le monde – et même chez les grands singes. Mais un changement majeur s’est opéré récemment : les jeunes adultes sont désormais les plus malheureux de la population. Une étude récente dirigée par le professeur David Blanchflower de l’Université de Dartmouth révèle un bouleversement global dans le bien-être des jeunes, particulièrement depuis 2017.
Selon la source : home.dartmouth.edu
Une courbe du bonheur qui s’inverse

Le modèle bien connu de la courbe en U, selon lequel le bonheur est élevé chez les jeunes, chute à l’âge mûr, puis remonte en vieillissant, semble désormais obsolète. Des centaines d’études avaient validé cette tendance dans tous les coins du monde, indépendamment du niveau de vie, de la langue ou de la démocratie. Mais aujourd’hui, selon Blanchflower, « ce n’est plus le cas » : les jeunes adultes sont désormais les moins heureux. Leur mal-être diminue avec l’âge, inversant une tendance millénaire.
Selon la source : interdependence.org
Un phénomène mondial

Le professeur Blanchflower a recensé la courbe en U dans 145 pays, aussi bien développés que pauvres, ainsi que chez les grands singes. C’était une constante presque universelle, au point de penser qu’elle était gravée dans notre biologie. Mais ce modèle est désormais remis en cause. Aujourd’hui, la satisfaction de vie ne suit plus ce parcours : elle commence au plus bas à l’entrée dans l’âge adulte et ne cesse d’augmenter avec les années.
Selon la source : springer.com
Des chiffres alarmants chez les jeunes femmes

Le basculement est particulièrement grave chez les jeunes femmes. Aux États-Unis, une jeune femme sur neuf affirme que chaque jour est une mauvaise journée mentale. Pour les jeunes hommes, c’est environ un sur quatorze. Les chercheurs constatent une hausse dramatique des consultations en santé mentale, des hospitalisations pour automutilation, et des tentatives de suicide. Ces signaux ne sont pas limités aux États-Unis : plus de 80 pays ont montré les mêmes tendances inquiétantes.
Selon la source : newsletter.economics.utoronto.ca et scientificamerican.com
Des causes encore floues

Le phénomène ne peut pas être attribué à la pandémie de COVID-19, car les données montrent que la baisse du bien-être a commencé dès 2011 et s’est accentuée vers 2014. De plus, l’amélioration du marché de l’emploi ne semble pas avoir ralenti ce déclin. Blanchflower explique qu’il faut une cause globale, qui impacte fortement les jeunes, surtout les jeunes femmes, et qui aurait commencé vers 2014. À ce jour, le seul facteur crédible identifié serait l’usage massif des téléphones portables.
Selon la source : papers.ssrn.com
Un appel à l’action urgent

L’étude de Blanchflower, bien que non encore validée par des pairs, est disponible en ligne sur la plateforme SSRN. Elle suscite déjà un vif intérêt en raison de la gravité de ses constats et de leur portée mondiale. Le professeur appelle à une prise de conscience urgente : « nous aurions dû agir il y a des années », insiste-t-il. Le bien-être des jeunes générations est en jeu, et le monde doit désormais agir pour comprendre et inverser cette tendance.
Selon la source : papers.ssrn.com
Conclusion : Une génération en souffrance à ne pas abandonner

Le constat est clair et sans appel : les jeunes d’aujourd’hui sont plus malheureux que toutes les générations précédentes à leur âge. Ce renversement dramatique de la courbe du bonheur interpelle non seulement les chercheurs, mais aussi les éducateurs, les responsables politiques et les familles. Il est urgent d’identifier les causes profondes de ce malaise, afin de redonner espoir à une jeunesse qui, jusque-là, aurait dû être au sommet de sa vitalité et de sa joie de vivre.
Selon la source : home.dartmouth.edu