Le dollar américain enregistre son pire année depuis plus de cinquante ans, selon un rapport.
Auteur: Adam David
On n’avait pas vu ça depuis plus de 50 ans. Le dollar américain, la monnaie que l’on voit partout dans le monde, a connu son pire début d’année depuis une éternité. Pour être précis, sa valeur a chuté de plus de 10 % au cours des six premiers mois de l’année. Imaginez, c’est comme si un produit que vous aviez valant 100 euros n’en valait plus que 90 en quelques mois à peine.
Les experts comparent cette chute à celle de 1973, une année noire où le dollar avait perdu 15 %. On mesure sa force en le comparant à un panier d’autres grandes monnaies, comme l’Euro, le Yen japonais ou encore la Livre sterling. Et en ce moment, eh bien, il ne fait pas le poids.
Pourquoi le dollar est-il en train de chuter ?

Alors, on peut se demander : mais que se passe-t-il ? Selon un spécialiste des monnaies, Francesco Pesole, plusieurs problèmes s’accumulent. Il pointe du doigt trois choses principales : la politique commerciale un peu chaotique du président Donald Trump, les besoins énormes du pays en matière d’emprunt (sa dette, pour faire simple), et une certaine inquiétude concernant l’indépendance de la banque centrale américaine, la fameuse Réserve Fédérale (la Fed).
Pour reprendre ses mots, c’est un peu comme si le dollar était devenu le “bouc émissaire” de toutes ces politiques imprévisibles. En gros, il paie les pots cassés.
La fameuse 'guerre des tarifs' et ses conséquences

Vous avez peut-être entendu parler des taxes douanières que le président Trump a voulu imposer au monde entier. Il a annoncé ça en grande pompe, mais a rapidement mis les choses en pause pour la plupart des pays. Cette pause doit se terminer le 9 juillet, et l’incertitude plane.
Cette situation a semé la pagaille sur les marchés financiers. Tenez-vous bien : on parle de plus de 6 000 milliards de dollars de pertes sur les marchés, selon le Wall Street Journal. Et le président ne semble pas vouloir calmer le jeu. Il a récemment dit qu’il déciderait des taxes “selon la façon dont un pays nous traite”. Pas très rassurant pour la stabilité économique, vous en conviendrez.
Une dette nationale qui donne le vertige

L’autre gros souci, c’est la dette des États-Unis. Elle dépasse aujourd’hui les 36 000 milliards de dollars. C’est un chiffre si grand qu’il est difficile même de se le représenter. Et ça ne va pas en s’arrangeant.
Une grande réforme des impôts, présentée par le président comme un projet “grand et magnifique”, va en réalité ajouter près de 3 300 milliards de dollars à cette dette au cours des neuf prochaines années. Même des membres de son propre parti commencent à trouver que la facture est un peu trop salée.
La pression sur la Réserve Fédérale américaine

Au milieu de tout ça, il y a la banque centrale, la Fed, dirigée par Jerome Powell. Son rôle est de garder l’économie stable, notamment en jouant sur les taux d’intérêt. Le président Trump lui met une pression énorme pour qu’il baisse ces taux, pensant que ça aiderait l’économie.
Mais pour l’instant, M. Powell tient bon. Il faut dire que la Fed a déjà baissé les taux trois fois en 2024, après les avoir augmentés 11 fois en 2022 et 2023 pour combattre la forte inflation post-Covid. M. Powell a expliqué calmement qu’il préférait attendre de voir comment l’économie évolue avant de prendre une décision. C’est un vrai bras de fer entre le pouvoir politique et l’indépendance de cette institution cruciale.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?

L’avenir proche est assez flou. Le mandat de Jerome Powell à la tête de la Fed se termine en mai de l’année prochaine. Le président choisira alors son remplaçant. Forcément, tout le monde se demande qui ce sera et quelle politique il ou elle mènera.
Les gens qui travaillent dans la finance s’attendent déjà à ce que le nouveau dirigeant soit plus conciliant et procède à plusieurs baisses de taux. On parle d’au moins cinq baisses d’un quart de point d’ici la fin 2026. Bref, entre les dettes, les guerres commerciales et les changements à venir à la tête de la Fed, le dollar américain n’a pas fini de nous donner des sueurs froides.
Selon la source : newsweek.com