
On s’est tous déjà amusé à retenir notre souffle sous l’eau à la piscine. Quelques secondes, peut-être une minute pour les plus entraînés. Mais dans le monde animal, c’est une autre histoire. Pour beaucoup d’animaux, pouvoir rester longtemps sous l’eau n’est pas un jeu, c’est une question de survie, de chasse ou de protection. Alors, qui est le grand champion ? La réponse est bien plus surprenante qu’on ne l’imagine, car tout dépend de ce qu’on appelle « retenir sa respiration ».
Survivre ou plonger : ce n'est pas la même chose

Il faut d’abord faire une petite différence, très importante. Il y a les animaux qui se retrouvent coincés sous l’eau par accident et qui luttent pour survivre, et ceux qui choisissent de plonger volontairement. Par exemple, des scientifiques ont vu des fourmis survivre des heures sous l’eau quand on les y forçait ! Mais une fourmi spécialisée dans la plongée ne resterait volontairement sous l’eau qu’une petite minute. Pour notre compétition, on s’intéresse donc aux animaux qui ont des poumons et qui décident de plonger. Les poissons, avec leurs branchies, ne jouent pas dans la même catégorie.
Les tortues d'eau douce : des championnes... qui trichent un peu

On pourrait penser aux baleines ou aux dauphins, mais les vrais champions, d’une certaine manière, ce sont certaines tortues d’eau douce. En hiver, quand les lacs et les rivières gèlent, elles entrent dans un état qu’on appelle la brumation (une sorte d’hibernation pour les reptiles). Elles se posent au fond de l’eau et leur corps ralentit tellement qu’elles n’ont presque plus besoin d’oxygène. Elles peuvent rester là… pendant des mois ! Mais attention, elles ont une technique secrète : elles absorbent un tout petit peu d’oxygène de l’eau à travers leur derrière, une partie de leur corps appelée le cloaque. C’est un peu de la triche, non ?
Chez les mammifères, la taille, ça compte !

Si on laisse de côté les tortues et leur astuce, on se tourne vers les géants. En général, plus un animal est gros, plus il peut stocker d’oxygène et plus son métabolisme est lent par rapport à sa taille. C’est pour ça que les plus grands plongeurs sont de gros animaux. Chez les mammifères, le recordman absolu est la baleine à bec de Cuvier. Imaginez : elle a été enregistrée en plongée pendant 222 minutes, soit presque 3 heures et 45 minutes ! C’est absolument énorme. D’autres, comme le cachalot, ne sont pas loin derrière. Leur secret ? Un cœur qui bat au ralenti, une circulation sanguine qui ne va qu’aux organes essentiels, et surtout, des muscles et un sang gorgés de protéines spéciales (myoglobine et hémoglobine) qui stockent l’oxygène.
Les animaux à sang froid ont le dernier mot

Les baleines sont impressionnantes, c’est certain. Mais les animaux à sang froid, qu’on appelle ectothermes, ont un avantage majeur : ils n’ont pas besoin de dépenser d’énergie pour garder leur corps au chaud. Leurs « coûts de fonctionnement » sont bien plus bas. Un crocodile, par exemple, peut drastiquement ralentir son corps. Le crocodile d’eau douce a été vu restant sous l’eau pendant 402 minutes, soit presque 7 heures, quand il se sentait menacé à la surface. Il attendait simplement que le danger passe, sans bouger, en économisant chaque particule d’oxygène.
Conclusion : Et le grand gagnant est...

Alors, qui monte sur la première marche du podium ? Ce n’est ni la baleine, ni le crocodile. La championne incontestée de l’apnée volontaire est la tortue caouanne, une tortue de mer. Une étude a enregistré une de ses plongées à une durée incroyable de 610 minutes, soit un peu plus de 10 heures ! Elle combine les adaptations des baleines avec l’immense avantage d’être à sang froid, ce qui lui permet de baisser son métabolisme à un niveau extrêmement bas pour se reposer au fond de l’océan. La prochaine fois que vous retiendrez votre souffle, pensez à cette tortue qui peut passer presque une demi-journée sous les vagues.
Selon la source : livescience.com