Des scientifiques ont enfin trouvé l’une des premières patries de l’Homo sapiens hors d’Afrique
Auteur: Simon Kabbaj
Pendant des dizaines de milliers d’années, une énigme flottait au cœur de l’histoire humaine : où vivaient les Homo sapiens après avoir quitté l’Afrique, mais avant de peupler le reste du monde ? Cette période cruciale, entre 70 000 et 45 000 ans avant notre ère, restait un grand vide archéologique. Mais une étude récente vient de lever le voile sur un lieu clé, véritable tremplin de l’humanité, encore peu connu du grand public.
Une terre d’accueil oubliée

D’après une équipe internationale de chercheurs, un site bien précis a joué un rôle central dans la survie de l’espèce humaine pendant près de 20 000 ans. Grâce à une combinaison d’analyses génétiques, de fouilles archéologiques et de modélisations environnementales, ils ont pu identifier ce lieu comme un refuge majeur, un véritable « chez-soi temporaire » pour les premiers humains sortis d’Afrique.
Des traces profondes dans notre ADN

Les chercheurs ont analysé des génomes humains anciens et modernes. Ils ont découvert que les populations vivant autour de cette région partagent des liens génétiques étroits avec les premiers Homo sapiens installés hors d’Afrique. Cela signifie que tous les humains non africains d’aujourd’hui descendent très probablement d’un groupe ayant vécu dans ce lieu pendant des millénaires, avant de s’éparpiller vers l’Europe, l’Asie, les Amériques et l’Océanie.
Un carrefour entre humains… et Néandertaliens

Cette région n’a pas seulement accueilli l’Homo sapiens. Vers -47 000 ans, les humains modernes y ont massivement cohabité — et se sont reproduits — avec les Néandertaliens. Ces échanges ont laissé une empreinte génétique durable dans le génome de nombreuses populations eurasiennes. Un témoignage précieux de cette époque se trouve dans une grotte occupée il y a au moins 42 000 ans par des chasseurs-cueilleurs.
Un terrain fertile pour la science

La zone étudiée offre des conditions exceptionnelles : un climat favorable, une position géographique stratégique, et un environnement riche en ressources. Les chercheurs estiment que de nombreux vestiges archéologiques restent encore enfouis dans le sol, attendant d’être découverts. Ce site représente donc une priorité pour les futures fouilles, car il peut encore révéler des pans entiers de notre histoire.
Le grand dévoilement : un plateau aux origines de tout

Le fameux site ? Il s’agit du plateau Persan, une région qui s’étend sur une vaste superficie incluant une grande partie de l’Iran, l’Afghanistan et des portions du Pakistan. Stratégiquement situé entre la mer Caspienne, le golfe Persique et les montagnes du Zagros, ce plateau bénéficiait d’un environnement propice à l’installation des premiers groupes humains. C’est dans ces conditions idéales que nos ancêtres ont pu prospérer, développer leurs communautés et établir des contacts essentiels avec d’autres groupes. Ainsi, grâce aux ressources naturelles et à l’emplacement stratégique de cette région, le plateau Persan a servi de véritable rampe de lancement pour la colonisation de l’Eurasie, marquant le début d’une grande dispersion planétaire qui allait façonner l’histoire de l’humanité.
Conclusion – Un passé qui nous relie tous

Cette découverte réécrit un chapitre oublié de notre histoire. En identifiant ce plateau comme l’un des premiers berceaux de l’humanité en dehors de l’Afrique, les chercheurs nous rappellent que, malgré nos différences, nous partageons tous une même origine profonde. Et ce n’est peut-être que le début : d’autres vestiges attendent peut-être, sous nos pieds, de raconter la suite de cette histoire.
Source : nature