Un expert de la NASA explique pourquoi aucun astronaute dans l’histoire n’a jamais quitté l’atmosphère terrestre
Auteur: Simon Kabbaj
Depuis des décennies, le mot “espace” évoque l’aventure ultime : fusées rugissantes, flottement en apesanteur et pas de géant sur la Lune. Mais une déclaration surprenante d’un expert de la NASA jette une ombre sur ce récit bien ancré. Selon lui, aucun astronaute, pas même Neil Armstrong ou Youri Gagarine, n’a véritablement quitté l’atmosphère terrestre.
1. Une frontière floue entre Terre et espace

Beaucoup imaginent que l’atmosphère terrestre s’arrête brusquement, quelque part au-dessus des nuages. En réalité, elle s’amincit progressivement, sans limite nette. Même à plus de 300 kilomètres d’altitude, là où orbite la Station spatiale internationale (ISS), des particules d’air persistent encore. C’est d’ailleurs pour cette raison que la station doit régulièrement être “reboostée”, pour contrer la résistance de l’air qui la ralentit peu à peu.
2. La Station spatiale… toujours dans l’atmosphère

L’ISS est considérée comme étant dans l’espace, mais elle baigne toujours dans les restes de l’atmosphère. Doug Rowland, expert en héliophysique à la NASA, explique :
« L’atmosphère ne s’arrête pas juste au-dessus de nos têtes… elle s’étire encore très loin, bien au-delà de ce qu’on imagine. »
Même à plusieurs centaines de kilomètres de la surface, il reste suffisamment de particules pour freiner un engin spatial.
3. La fameuse ligne de Kármán : une limite symbolique

Pour des raisons pratiques – notamment juridiques et scientifiques – la communauté internationale a défini la “ligne de Kármán”, à 100 km d’altitude, comme la frontière officielle de l’espace. Mais cette barrière n’a rien de physique. C’est plutôt une convention. Car en réalité, l’atmosphère se prolonge bien au-delà de cette limite arbitraire.
4. Une découverte inattendue : l’atmosphère touche même la Lune

Une étude publiée en 2019, à partir de données du satellite SOHO, a bouleversé nos repères. Elle révèle que la géocouronne terrestre, un nuage ténu d’hydrogène, s’étend jusqu’à 629 000 kilomètres de distance, soit au-delà de l’orbite de la Lune. Cela signifie que les astronautes d’Apollo marchaient encore dans les confins de notre atmosphère.
5. Un point de vue qui change tout

Même à cette distance, des traces infimes d’atmosphère subsistent : environ 70 atomes d’hydrogène par centimètre cube à 60 000 km, et encore 0,2 à la distance lunaire. Pour Igor Baliukin, chercheur à l’Institut russe de recherche spatiale :
« La Lune voyage dans l’atmosphère terrestre. Nous l’ignorions jusqu’à ce que nous analysions de vieilles données. »
Une révélation qui rebat les cartes de ce que l’on appelait jusqu’ici “l’espace”.
6. Alors… avons-nous déjà quitté l’atmosphère terrestre ?

La vérité, c’est que tout dépend de la définition qu’on adopte. Si l’on s’en tient à la présence de la moindre particule de notre atmosphère, personne n’a jamais vraiment quitté l’atmosphère terrestre. Même les missions lunaires n’étaient qu’à l’intérieur de la “géosphère”, cet immense halo gazeux qui entoure notre planète. Et pour aller vraiment au-delà, il faudrait traverser la limite de l’héliopause, à des milliards de kilomètres… là où même le Soleil cesse d’imposer son souffle.
Conclusion – Une vision poétique et scientifique de notre monde

Ce que nous appelons “espace” est donc une zone floue, mouvante et poétiquement reliée à notre Terre. Même les plus audacieux pionniers de l’espace n’ont jamais totalement coupé le cordon atmosphérique. Peut-être est-ce là une façon de rappeler que nous faisons tous encore partie de notre planète, même au-delà de la Lune. Et cette révélation ne diminue en rien leur exploit — elle rend simplement l’univers encore plus fascinant.