Le travail de nuit : un facteur associé à un risque plus élevé d’asthme chez les femmes
Auteur: Simon Kabbaj
Une étude récente révèle que les femmes travaillant de nuit ont un risque nettement plus élevé de souffrir d’asthme, comparées à celles travaillant durant la journée. Publiée dans la revue ERJ Open Research, cette recherche britannique met en lumière des différences frappantes entre les sexes concernant l’impact des horaires de travail sur la santé respiratoire. Contrairement aux hommes, les femmes seraient plus vulnérables, en particulier celles qui effectuent exclusivement des quarts de nuit.
Selon la source : ersnet.org
L’asthme, un fléau mondial silencieux

L’asthme est une maladie chronique qui affecte la respiration, causant des crises soudaines d’essoufflement sévère. Cette pathologie touche environ 339 millions de personnes dans le monde, et rien qu’aux États-Unis, neuf décès par jour sont attribués à cette maladie. C’est dans ce contexte préoccupant que les chercheurs ont exploré l’effet potentiel des horaires de travail décalés sur la santé pulmonaire, en particulier chez les femmes.
Une étude de grande ampleur menée au Royaume-Uni

Les scientifiques ont examiné les données de plus de 274 000 personnes issues de la base britannique UK Biobank, une banque de données biomédicales. Parmi ces individus, 5,3 % souffraient d’asthme, et 1,9 % présentaient une forme modérée à sévère. Les chercheurs ont ensuite comparé les taux d’asthme selon les types d’horaires : travail de jour, travail de nuit ou un mélange des deux. Les résultats ont révélé un lien fort entre l’asthme sévère et le travail nocturne chez les femmes.
Selon la source : nwhealthlaporte.com
Une différence marquée entre femmes et hommes

Les femmes travaillant exclusivement de nuit sont 50 % plus susceptibles de développer un asthme modéré ou sévère que celles qui travaillent le jour. Ce risque augmente avec le nombre de nuits travaillées par mois et la durée totale d’exposition au travail de nuit. Étonnamment, aucune tendance similaire n’a été observée chez les hommes, soulignant une possible différence biologique ou professionnelle entre les sexes.
Selon la source : ersnet.org
Le rôle possible des hormones féminines

L’étude ne permet pas encore d’expliquer pourquoi ce lien existe, mais les chercheurs avancent des hypothèses. Selon Robert Maidstone, co-auteur de l’étude, le travail de nuit perturberait l’horloge biologique, influençant notamment les niveaux d’hormones sexuelles. Le testostérone élevé, souvent observé chez les hommes, pourrait offrir une protection naturelle contre l’asthme, contrairement aux femmes qui en produisent moins. Il est aussi possible que les types de postes occupés diffèrent entre les sexes, ce qui influencerait l’exposition à certains risques.
Selon la source : manchester.ac.uk
Un rôle protecteur possible des traitements hormonaux

Les chercheurs ont aussi observé que les femmes ménopausées ne prenant pas de traitement hormonal substitutif (THS) et travaillant uniquement de nuit étaient presque deux fois plus susceptibles d’avoir un asthme sévère que leurs homologues de jour. Ce constat suggère que le THS pourrait avoir un effet protecteur, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour le confirmer.
Selon la source : clevelandclinic.org
Conclusion : vers une meilleure prise en compte des femmes dans la santé au travail

Cette étude soulève une question cruciale : le travail de nuit est-il un risque spécifique pour la santé respiratoire des femmes ? Si changer de planning est difficile pour beaucoup de travailleuses, il devient urgent d’approfondir les recherches et de mettre en place des mesures de prévention ciblées. Comme l’explique la chercheuse Florence Schleich, il faut désormais comprendre comment limiter les effets néfastes du travail de nuit, en particulier pour les femmes, et éclaircir le rôle des hormones dans la survenue de l’asthme. Une avancée importante pour la santé au féminin.
Selon la source : nhlbi.nih.gov