Mérida, Mexique — C’est une découverte archéologique spectaculaire qui a fait vibrer le monde de la recherche et de l’histoire ancienne. La cité maya de Valeriana, longtemps perdue sous la canopée épaisse de la jungle du Yucatán, a été retrouvée grâce à la technologie de télédétection laser (LiDAR), ouvrant une nouvelle fenêtre sur la vie des Mayas il y a plus de 2000 ans. Ce site, découvert par hasard lors d’une étude topographique, pourrait être l’un des plus grands et des plus complexes de l’ancienne Mésoamérique.
Valeriana : une métropole maya au cœur de la jungle, révélée en détails saisissants
Mérida, Mexique — C’est une découverte archéologique spectaculaire qui a fait vibrer le monde de la recherche et de l’histoire ancienne. La cité maya de Valeriana, longtemps perdue sous la canopée épaisse de la jungle du Yucatán, a été retrouvée grâce à la technologie de télédétection laser (LiDAR), ouvrant une nouvelle fenêtre sur la vie des Mayas il y a plus de 2000 ans. Ce site, découvert par hasard lors d’une étude topographique, pourrait être l’un des plus grands et des plus complexes de l’ancienne Mésoamérique.
Valeriana : Une Cité Maya Perdue Redécouverte grâce à la Technologie LiDAR
Une redécouverte archéologique rendue possible par le LiDAR
C’est la technologie LiDAR qui a permis de faire cette trouvaille exceptionnelle. Utilisée depuis une dizaine d’années en archéologie, le LiDAR fonctionne en projetant des impulsions laser depuis un avion survolant la zone d’étude. Ces impulsions, capables de traverser la végétation dense de la jungle, rebondissent lorsqu’elles atteignent le sol et permettent de créer des cartes topographiques précises, révélant des structures invisibles à l’œil nu.
« Sans le LiDAR, Valeriana serait restée un mystère sous la jungle », explique l’archéologue Enrique Hernández, spécialisé dans les civilisations mayas. « Les données que nous obtenons sont incroyablement détaillées et nous permettent de voir des choses que nous n’aurions jamais pu voir avec des méthodes traditionnelles de fouilles. » Ce procédé a permis de révéler non seulement la présence de bâtiments mais aussi des aménagements complexes comme des chaussées et des réservoirs d’eau, signes d’une société sophistiquée et bien organisée.
Valeriana : une ville Maya de premier ordre
Située non loin de Calakmul, une autre grande cité maya, Valeriana semble avoir été un centre politique et religieux majeur. « Nous pensons que cette cité pourrait avoir joué un rôle important dans le réseau régional des Mayas, avec des relations diplomatiques et commerciales étendues », précise Alejandra González, chercheuse en archéologie mésoaméricaine. La présence de chaussées reliant différents quartiers et des structures pyramidales typiques suggère un urbanisme élaboré et une organisation sociale complexe.
Une cité maya ancienne révélant des alignements astronomiques et une maîtrise des ressources
Parmi les trouvailles les plus remarquables se trouve un complexe architectural d’alignement appelé “Groupe E”, caractéristique des cités mayas fondées avant l’an 150 après J.-C. Ce type d’agencement, où des structures sont alignées pour des cérémonies astronomiques, est souvent associé aux cultes religieux des premières civilisations mayas, témoignant de la profonde importance accordée aux cycles solaires et à la cosmologie.
Des spécialistes estiment également que Valeriana abritait des espaces publics comme des terrains de jeu de balle, typiques de la culture maya, ainsi que de vastes réservoirs et systèmes d’irrigation permettant de stocker l’eau pour des milliers de personnes. « Ces éléments montrent que les habitants de Valeriana avaient une maîtrise poussée de la gestion des ressources », explique Eduardo Martínez, un autre membre de l’équipe de recherche.
Une population dense pour une époque antique
Les premiers calculs indiquent que Valeriana aurait abrité entre 30 000 et 50 000 habitants au plus fort de son développement, un chiffre impressionnant pour une ville de l’époque. Les archéologues pensent que cette concentration de population s’explique par le statut politique et religieux de la cité, qui aurait attiré des habitants des régions environnantes.
Selon une étude publiée dans la revue Antiquity, la densité des constructions et la présence d’infrastructures sophistiquées, telles que des chaussées pavées et des réservoirs, confirment que Valeriana aurait été bien plus qu’une simple cité provinciale. Elle pourrait même avoir rivalisé avec les grandes villes de son époque, incarnant un centre urbain et rituel qui consolidait son influence sur l’ensemble de la région.
Le mystère de la disparition de valeriana
Comme d’autres cités mayas, Valeriana a fini par être abandonnée, probablement aux alentours du IXe siècle, au moment du mystérieux effondrement de la civilisation maya classique. Les chercheurs tentent d’élucider ce mystère en étudiant les sédiments et les traces de végétation autour du site. « Les causes de cet effondrement sont complexes et pourraient inclure des facteurs comme le changement climatique, des guerres internes, ou encore des épuisements de ressources », analyse l’archéologue Juan López.
Des recherches futures permettront sans doute de mieux comprendre pourquoi cette civilisation, pourtant si avancée, a subi un déclin aussi rapide. En attendant, la redécouverte de Valeriana offre une nouvelle base de données précieuse pour les archéologues, qui espèrent tirer des enseignements du passé pour enrichir notre compréhension des sociétés anciennes et de leurs adaptations face aux crises.
Un nouveau chapitre pour l’archéologie Maya
Valeriana, désormais dévoilée au monde, n’a pas fini de livrer ses secrets. Chaque structure, chaque alignement de pierres et chaque espace public témoigne de la complexité et de l’ingéniosité de la civilisation maya. « Nous ne sommes qu’au début des fouilles », se réjouit Alejandra González. « Cette découverte n’est pas seulement un pas en avant pour l’archéologie maya ; elle nous rapproche un peu plus des hommes et des femmes qui ont bâti ces cités incroyables il y a des millénaires. »
La cité de Valeriana, enfin retrouvée après des siècles d’oubli, est la preuve tangible de l’immense richesse de l’histoire mésoaméricaine, et son exploration promet de redessiner notre compréhension de l’une des civilisations les plus énigmatiques du continent.
Source : elpais