Découverte d’une deuxième muraille de Chine : une frontière oubliée révèle sa mission secrète
Auteur: Simon Kabbaj
Tout le monde connaît la Grande Muraille de Chine, ce monument imposant construit pour défendre un empire. Mais peu de gens savent qu’une autre muraille traverse la Mongolie, la Chine et la Russie : le Medieval Wall System. Des archéologues viennent de mettre au jour un tronçon de 405 kilomètres appelé l’Arc mongol, révélant une vérité surprenante : cette muraille n’était pas conçue pour la guerre, mais pour le contrôle.
Un fossé qui cache bien son jeu

En creusant une section de cette frontière oubliée, les chercheurs ont trouvé non pas un mur en pierre, mais un simple fossé, accompagné d’un monticule de terre. Ce détail a immédiatement interpellé les experts : comment une simple tranchée aurait-elle pu stopper une armée ? Cette découverte remet en question l’idée d’une fortification militaire. Elle montre plutôt un système de guidage ou de délimitation, destiné à canaliser les passages humains et non à défendre un territoire.
La dynastie Jin et ses priorités

Les travaux ont révélé que plusieurs dynasties ont participé à l’édification du Medieval Wall System, dont la dynastie Jin (1115–1234). Leur empire, qui s’étendait sur une large partie de la Chine du Nord, utilisait probablement ces infrastructures pour affirmer sa présence et organiser la circulation plutôt que pour se protéger. Les forteresses construites le long du fossé auraient servi à surveiller les entrées, contrôler les civils et gérer les échanges de biens.
Une base de vie, pas un bastion de guerre

L’équipe dirigée par l’archéologue Gideon Shelach-Lavi a mis au jour des pièces de monnaie de la dynastie Song, des objets en fer, et même une plateforme chauffante qui servait à la fois de lit et de poêle. Tous ces éléments indiquent que le site était habité toute l’année et qu’il ne s’agissait pas d’un simple poste militaire temporaire. Il s’agissait probablement d’un centre de contrôle régional, stratégique pour les autorités.
Le mur, un outil de pouvoir civil

Selon les chercheurs, ce mur modeste était avant tout un instrument de pouvoir symbolique et administratif. Il permettait à l’État de gérer les mouvements de population, surveiller les troupeaux, et contrôler le commerce. En ce sens, il incarnait la puissance et l’autorité bien plus qu’il ne repoussait les ennemis. Cette conception du pouvoir par l’infrastructure rejoint une vision plus large de l’administration des territoires à l’époque médiévale.
Ce que nous apprendront les futures analyses

Les archéologues ont collecté des échantillons de sol et de matériaux qui seront analysés dans les mois à venir. Ces recherches permettront de mieux comprendre les habitudes alimentaires, les ressources locales, et le mode de vie des personnes stationnées sur place. Qui étaient-ils ? Comment survivaient-ils dans ce climat rude ? Le mystère est encore grand, mais chaque indice nous rapproche de la réponse.
Conclusion – Une muraille pour surveiller, pas pour se battre

Cette fouille remet en cause notre vision classique des murs anciens. À travers le Medieval Wall System, on découvre une muraille conçue non pour la guerre, mais pour l’ordre. Elle témoigne d’une manière subtile, mais puissante, de contrôler un territoire. Cette deuxième muraille de Chine, bien que moins connue, pourrait bien nous en dire autant – voire plus – que sa grande sœur sur le fonctionnement des empires asiatiques médiévaux.
source : cambridge.org